En RDC, le président Félix Tshisekedi veut agir face à la prolifération de ce type de chiens. De nombreux propriétaires s'en servent pour protéger leur maison.
En République démocratique du Congo, Le chef de l'Etat congolais a demandé au gouvernement de travailler sur la mise à jour d'une nomenclature qui permettra de classifier les différentes races de chien.
Parmi les races pointées du doigt figurent les pitbulls et les boerbulls, dont Félix Tshisekedi a souligné l'agressivité et la dangerosité.
Certains Congolais rencontrés à Kinshasa soutiennent en effet l'interdiction de tels chiens. C'est le cas de Joli-Patrick Tshibangu. Il explique que son voisin en possède un et qu'il n'est pas rassuré. Selon lui, "chaque fois que ce chien aboie, c'est une peur. Un jour, je pourrais tomber nez-à-nez avec ce chien. Il doit être retiré du quartier pour qu'il y ait au moins une paix morale. Un tel type de chien ne doit pas vivre aux côtés de la population. C'est un danger pour la population."
Sécuriser sa propriété
Des propriétaires de chiens de combat reconnaissent le danger que représentent ces bêtes. Mais ils affirment les détenir non pas par plaisir, mais plutôt pour la sécurité de leur maison. Ce propriétaire, qui a voulu garder son anonymat, explique qu'en tant que fonctionnaire, "avec le peu que je gagne, je ne peux pas engager une sentinelle. C'est la raison pour laquelle j'ai acheté un chien pour protéger mon terrain. La parcelle est clôturée. Les voisins, je ne crois pas qu'ils puissent avoir peur. Avec les kulunas (gangs de jeunes délinquants, ndlr), le chien est nécessaire pour la protection."
La détention des chiens de combat par des particuliers pourrait toutefois être interdite dans les jours qui viennent.
Toute une économie
Cette décision qui aurait un impact négatif pour les Congolais qui vivent de l'élevage des chiens. C'est le cas de Valdon Mbobe, responsable de Zedog, une entreprise de production et de distribution de matériels d'élevage canin. Pour lui, "le pitbull, le berger allemand et les autres chiens sont des éléments majeurs de notre activité. Certains d'entre nous ont investi dans ce domaine depuis très longtemps. Pour ma part, depuis 2017. Retirer ces chiens serait déstabiliser notre commerce. Nous sommes des acteurs du développement. Chacun travaille pour l'émergence de ce pays sur le front qui est le sien."
La question fait donc polémique en RDC. D'autant plus que de nombreux Congolais s'interrogent sur son urgence, alors que les violences dans l'est du pays continuent à faire de nombreuses victimes humaines.