Mondher Kbaier connaît désormais la chanson. Il sait pertinemment que la prochaine série de matches du play-off sera capitale pour le Club Africain.
Depuis son arrivée au CA, Mondher Kbaier ne laisse personne indifférent en dehors du terrain, précisément durant ses apartés avec certains médias. «Nul n'est indispensable au CA. Seul le travail paie et le meilleur est à venir si l'ambiance autour du groupe de joueurs reste au beau fixe». Un discours souvent subjectif et généraliste mais les mots ne sonnent pas creux pour autant, avec un coach qui tente, quand il en a l'occasion, d'adopter une posture énonciative même quand son CA est lésé par l'arbitrage.
Voilà pour le style Kbaier, un technicien qui parle souvent en connaissance de cause et qui sait pertinemment que la prochaine série de matches du play-off sera capitale pour le CA.
Des décisions arbitrales qui font toujours jaser
Dès dimanche, à l'Olimpico, puis ensuite à Radès, à la réception du CSS, encore un adversaire que le CA peine à dominer, Mondher Kbaier doit absolument se démarquer par une certaine capacité à proposer du jeu et un large éventail d'évolutions tactiques qui vont avec, selon la physionomie du match, bien sûr. Au Club Africain, et c'est une manière d'être peut-être, changer ses habitudes n'est pas chose aisée, et c'est peut-être bien pour cela que, semaine après semaine, Kbaier reste le même. Conservateur à l'envi et de suite anticonformiste sur un match ou deux.
Désormais, Zouheir Dhaouadi sera titularisé, et force est de constater que, jusque-là, le terrain lui donne raison, indépendamment du nul qui a sanctionné les débats face aux Bardolais. Passons au passage le penalty indiscutable non sifflé sur une charge de Hannachi sur Amri, pleine surface, Kbaier connaît désormais la chanson...
Revenons à présent aux convictions du coach. Kbaier apporte donc depuis peu des correctifs à son onze rentrant, avec Dhaouadi sur le couloir droit et Bikoro qui retrouve son poste de prédilection, sans oublier ces alternatives offensives qui en imposent, même en l'absence de Srarfi et Ali Amri. Là aussi, il ne choque personne en gardant Meziani en réserve, alors que le retour progressif de Sghaier peut apporter davantage de densité axiale à l'équipe.
Sans vraiment jouer une partition parfaite, ce CA-là, partiellement retouché, peut tenir la route à Sousse, du moins en considération des dernières données comme la possession du ballon, le pressing haut, la négociation de la deuxième balle et un meilleur équilibre axial en défense avec le retour de Bedoui.
Aujourd'hui, ce n'est pas une petite musique teintée d'ego qui fait son effet, malgré sa redondance, mais quasiment tous les inconditionnels Clubistes, les «talks» aussi, ne parlent plus que de Mondher Kbaier. Même les joueurs cadres du CA, les Eduwo, Arfaoui, Hassen, Meziani, Ben Yahia, Khélil et Zaalouni sont quasi relégués en deuxième position dans les sujets de discussion. Face à l'Etoile, les Clubistes seront privés de leurs latéraux Zaalouni et Taoues, tous les deux ayant totalisé trois avertissements. Que devra inventer Mondher Kebaier pour remplacer ce duo ?