Matam — François Gomis, professeur de Lettres modernes au lycée Yéro Basse de Ourossogui a estimé, mardi qu'il était "fondamental de revenir aux sources des bibliothèques physiques" dans un contexte marqué par une forte percée du numérique avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication.
"Pour ma part, avec le numérique on peut dire que c'est une continuité pour le livre, mais, quelle que soit l'évolution de la technologie, j'estime qu'il est fondamental de revenir aux sources des bibliothèques qui ont un rôle capital à jouer, car étant un cadre qui cultive le silence et le respect de l'autrui", a-t-il dit.
L'enseignant animait une conférence sur le thème : "L'importance des bibliothèques dans l'éducation, le livre face aux défis du numérique", à l'occasion de la journée internationale du livre et du Droit d'auteur au centre culturel de Matam, en présence d'élèves et d'enseignants.
Le numérique permet au moins aux élèves de lire à travers des appareils téléphoniques et autres tablettes, contribue à "aider les jeunes à aimer la lecture et à découvrir des oeuvres", a t-il relevé.
Il a laissé entendre que les bibliothèques physiques permettent de se lancer dans la recherche. "Ce qui est très séduisant dans une bibliothèque, c'est qu'elle donne aussi l'opportunité de faire des recherches sur plusieurs documents, ce qui n'est pas le cas pour le numérique", a t-il souligné.
"Le contact avec le papier donne une sensation exquise pour le lecteur. Je crois que les bibliothèques physiques vont demeurer, même si elles s'ouvrent au numérique avec des médiathèques disponibles dans certaines bibliothèques comme celle de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar", a ajouté M. Gomis.
L'une peut compléter l'autre, a t-il estimé, plaidant pour que le numérique n'efface pas la bibliothèque physique qui est "la fondation du savoir".
De son côté, le Directeur du Centre culturel régional (CCR) de Matam, Samba Kandé, a indiqué que le numérique et la bibliothèque physique se livrent aujourd'hui à un duel permanent. M. Kandé espère que les bibliothèques vont continuer à exister au regard de leur importance pour le monde, tout en se félicitant du dynamisme de la bibliothèque du CCR qui compte près de 8000 livres.