La Banque mondiale rappelle la Tanzanie à l'ordre. L'institution internationale a décidé de suspendre un financement de 150 millions de dollars pour un projet touristique dans le centre du pays. La raison : les graves violations des droits des autochtones documentées par un organisme américain.
Le projet d'extension du parc national de Ruaha est mis entre parenthèse. L'Oackland Institute, basé en Californie, alertait la Banque mondiale depuis plusieurs mois sur les exactions commises par des gardes forestiers.
Au moins douze disparitions, de multiples agressions sexuelles contre des femmes ou encore des saisies de bétail aux agriculteurs locaux ont été documentées par l'organisme américain, très critique jusqu'alors à l'encontre de la Banque mondiale, accusée de fermer les yeux.
Le projet Regrow a débuté il y a sept ans. Il impacte des dizaines de milliers de villageois, selon l'Oackland Institute, qui assure même dans son rapport que l'objectif du gouvernement tanzanien est d'expulser près de 20 000 personnes habitant aux alentours du parc national.
La décision de la Banque mondiale sonne comme un sérieux coup de semonce pour le pouvoir tanzanien, car le tourisme est une manne très importante pour le pays, d'autant plus que les arrivées de l'étranger ont augmenté de 24% l'année dernière. Ainsi, le gouvernement a fait du tourisme son fer de lance en multipliant les extensions de parcs naturels et en travaillant à la diversification du secteur.