Bambey — Le commandant de la sous-brigade départementale d'hygiène de Bambey (centre), l'adjudant Cheikh Amsatou Sarr, préoccupé par la question de la salubrité dans les restaurants de l'université Alioune Diop (UAD), a proposé de mettre sur pied une commission auxiliaire de protection civile, pour permettre aux services techniques de s'enquérir de la situation de ces établissements.
"Ce sont des milliers de jeunes qui vivent à l'université. C'est pourquoi nous avions proposé à l'autorité de mettre en place une commission auxiliaire de protection civile avec l'ensemble des services techniques pour faire le constat des problèmes auxquels les restaurants de l'université de Alioune Diop font face", a-t-il déclaré, dans un entretien avec des journalistes.
Il a indiqué qu'un rapport a été déposé sur la table du préfet de Bambey avant le démarrage des enseignements. Il s'agit d'apporter des solutions à l'insalubrité constatée dans les restaurants de cette université, a-t-il précisé.
Selon lui, malgré la désinfection menée par le service départemental de l'hygiène, l'insalubrité des restaurants de l'UAD se pose avec acuité.
"Jusqu'à présent, dit-il, un repreneur qui a en charge trois restaurants de l'université, refuse toujours la visite médicale pour ses employés", a-t-il déploré.
Refus de visites de médicales pour des employés de 3 restos
Le mis en cause est "le sieur Mouhamed Goumbala qui a en charge les restaurants du campus A, C et de l'ISFAR", l'Institut supérieur de formation agricole et rurale, a-t-il précisé. Il lui reproche de refuser de "retirer les visites médicales depuis plus d'un mois", pour qu'il puisse être au fait de la situation sanitaire de ses employés.
Le commandant de la sous-brigade départementale d'hygiène de Bambey a annoncé avoir même déposé "une demande de main forte" à la police pour obliger le repreneur à respecter le cahier de charges.
L'adjudant Sarr dit être inquiet pour la santé des étudiants au regard des infractions d'hygiène commises par une tierce personne au grand dam des étudiants.
Selon le technicien en génie sanitaire, une visite des lieux a permis de constater l'insalubrité des chambres froides, des entrepôts, des restaurants et le défaut d'équipements de protection individuelle, de même que l'absence de moyens de transport adéquat des repas.
"Aujourd'hui, les données de la santé montrent qu'après Ziguinchor, c'est la région de Diourbel qui vient en deuxième position en matière de tuberculose [...]".
Dans la région, dit-il, "c'est le département de Bambey qui est plus touché par cette maladie", justifiant "l'urgence de veiller sur l'université où des cas de tuberculose sont enregistrés".
Risque de toxi-infection
Il a prévenu que la situation d'insalubrité qui prévaut à l'université de Bambey peut occasionner une toxi-infection alimentaire avec son lot de conséquences sur la santé des étudiants.
M. Sarr n'écarte pas de servir une sommation d'arrêt d'exploitation au repreneur des trois restaurants pour préserver la santé des étudiants.
Contacté par le correspondant de l'APS, Mouhamed Goumbala a promis que ses employés vont effectuer leur visite médicale à la fin du mois d'avril.
Cependant, il réfute les propos du commandant de la sous-brigade départementale d'hygiène sur l'insalubrité des restaurants, indiquant avoir pris les dispositions nécessaires pour garantir un service de qualité.
Concernant le manque d'eau constaté à l'UAD, le commandant de la sous-brigade départementale d'hygiène de Bambey invite les autorités universitaires et les responsables de la SEN'EAU à arrondir les angles dans l'intérêt de tous. Il rappelle que l'utilisation de l'eau des mini-forages de l'université sans le contrôle nécessaire peut engendrer des conséquences sanitaires.
Puits pollués
Il a rappelé que l'analyse effectuée sur les puits du département l'année dernière a montré que ces sources d'eau ont été polluées en coliformes fécaux et en coliformes totaux. Cela justifie l'urgence de procéder à l'analyse des mini-forages qui alimentent l'université.
Selon lui, la mauvaise qualité de l'eau peut provoquer des malades hydriques, comme le choléra, la fièvre typhoïde, la diarrhée et même la poliomyélite.
Le chef du service départemental de l'hygiène a profité de l'occasion pour inviter les pouvoirs publics à renforcer le personnel de la sous brigade d'hygiène de Bambey et la doter d'un véhicule de service pour faciliter ses interventions.
"Malheureusement, notre service ne dispose pas de véhicule pour nos interventions. En cas d'urgence, j'appelle souvent le médecin-chef du district pour lui demander de nous prêter une voiture", a-t-il expliqué.