Le Directeur exécutif d'Amnesty international Sénégal, Seydi Gassama, demande l'abrogation de l'arrêté Ousmane Ngom interdisant les manifestations politiques au centre-ville de Dakar, du rond-point de la Médina aux abords de la Place de l'Indépendance, du Palais et de l'Assemblée nationale... «Nous invitons les nouvelles autorités compétentes, en l'occurrence le chef de l'Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, à abroger l'arrêté afin de permettre à tous les Sénégalais de manifester pacifiquement, sans restriction, partout où ils le jugent nécessaire. La Cour de justice la CEDEAO a demandé à l'Etat du Sénégal de retirer cet arrêté. Malheureusement, il est toujours en cours. Il est impossible de manifester devant l'Assemblée nationale, par exemple, comme cela se fait dans tous les pays du monde», a-t-il dit hier, mercredi 24 avril, lors du lancement du rapport annuel 2024 d'Amnesty international sur les droits humains.
Seydi Gassama fustige aussi l'absence d'enquêtes sur les morts pendant la crise pré-électorale. «Pour toutes les victimes, nous sommes assurés à ce qu'il y ait des expertises médicales légales. Nous avons insisté, commis des médecins légistes pour assister les familles lorsqu'il y avait des contestations sur les autopsies, pour que chaque victime ait un certificat de décès. Nous avons veillé pour que chaque famille des victimes ait un avocat. Selon le retour que nous avons de ces avocats, avant la loi d'amnistie, aucune enquête ouverte n'a été initiée ces trois dernière années». Cela démontre, à son avis, «une volonté manifeste d'accorder l'impunité aux membres des Forces de défense et de sécurité, une volonté qui s'est matérialisée par le loi d'amnistie en fin de mandat du président Macky Sall, pour effacer ces crimes».