C'est un Osman Mahomed en colère qui nous a parlé mardi, alors que la Private Notice Question portait sur les dernières inondations et leurs dégâts.
Le député travailliste, qui est aussi ingénieur civil, dresse une liste des «négligences et incompétences» dont ont fait preuve les autorités dans le glissement de terrain qui a eu lieu à Tranquebar dimanche et qui a causé l'effondrement de la maison de la famille Ramsahye et causé beaucoup de dégâts aux maisons des familles Dindoyal et Kanhye.
«Je me demande d'abord pourquoi la National Development Unit (NDU) a démoli le mur de soutènement (retaining wall) existant pour en construire un autre. Est-ce seulement pour allouer des contrats ?» Il s'interroge encore : «Y a-t-il eu une supervision de la part des ingénieurs de la NDU ? Comment expliquer que l'on ait dit à l'entrepreneur de démolir le mur existant d'un seul trait et non par phases ? Le constructeur voulait-il couper dans les dépenses ?»
Il nous rappelle que le problème est le même au cimetière de St-Jean. Tout en rappelant le fait qu'à Tranquebar, il n'y avait même pas de panneau indiquant, entre autres, le nom du constructeur et le but des travaux.
Ce qui indigne encore plus Osman Mahomed, c'est qu'il avait écrit officiellement à la Parliamentary Private Secretary (PPS) Sandra Mayotte le 15 mars dernier (voir lettre) où il lui faisait part des préoccupations des habitants de la rue Gravier (Swami Sivananda) à Tranquebar à propos de la construction d'un nouveau mur de soutènement, précisément à l'endroit de l'effondrement. L'ingénieur et député prévenait des effets de ces travaux sur l'évacuation de l'eau dans cette région surtout par temps de grosses pluies. C'était plus d'un mois avant que les éléments se déchaînent, le dimanche 21 avril. Sandra Mayotte n'a pas répondu à Osman Mahomed et il n'y a pas eu de consultation avec les riverains.
L'absence de mur de soutènement, nous explique-t-il, qui retenait non seulement l'eau mais aussi et surtout la terre, a fait que l'eau dévalant la montagne a emporté cette terre se trouvant sur son passage et celle soutenant plusieurs maisons. Dont celle de la famille Ramsahye. Autre négligence relevée par Osman Mahomed : le Ruisseau du Pouce est rempli de terre et de détritus à certains endroits. «Comment voulez-vous que l'eau s'évacue ? Cela ne sert à rien de construire des drains pour les laisser ensuite à l'abandon.»