Burkina Faso: Société de nutrition agroalimentaire - Le complexe avicole lance ses activités

Le ministre délégué chargé des Ressources animales, Amadou Dicko, a présidé l'inauguration officielle de la Société de nutrition agroalimentaire (SONU-AGRO) implantée à Bassemyam dans la commune de Komsilga, le mercredi 25 avril 2024.

Après 20 ans de « combat sans relâche », la Société de nutrition agroalimentaire (SONU-AGRO) est maintenant opérationnelle. Le lancement officiel des activités de ce complexe avicole situé à Bassemyam, dans la commune rurale de Komsilga, est intervenu, le mercredi 25 avril 2024 dans ladite localité. Selon la promotrice de la SONU-AGRO, Alimata Sawadogo, par ailleurs directrice générale de l'entreprise, l'inauguration de la société est un sentiment de satisfaction morale de devoir accompli. « J'ai atteint 80% de mon objectif », a-t-elle déclaré.

Implanté sur un terrain d'une superficie de 2 hectares acquis en 2004, le complexe semi-industriel est composé d'une unité de production semi-automatisée d'aliments pour animaux, d'un abattoir de volailles respectant les normes de sécurité sanitaires et d'une ferme avicole. La capacité de production journalière est d'environ 75 tonnes d'aliments et 250 volailles abattues à l'heure. « Nous disposons d'une salle de transformation de la volaille et de tables de découpe avec obus ainsi que des chambres froides pour la conservation », a précisé la directrice générale de la société.

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Le coût total des investissements pour la première phase s'élève à environ 1,5 milliard F CFA. Il est attendu au terme du projet un investissement de 3,5 milliards F CFA. Sur le plan des ressources humaines, le complexe dispose d'une trentaine de jeunes, qualifiés et professionnels, selon la promotrice. En termes de perspectives, elle envisage de consolider son positionnement national et d'étendre sa production à l'aliment pour poisson.

Néanmoins, Mme Sawadogo a soulevé des difficultés liées notamment à l'indisponibilité de certains produits vétérinaires, l'importation frauduleuse de produits aviaires, l'inaccessibilité de certains clients à la suite de la crise sécuritaire. Au regard de ces contraintes, elle a invité le gouvernement à continuer à protéger le marché national et de développer une politique permettant un écoulement de la production. Alimata Sawadogo a traduit sa reconnaissance aux partenaires techniques et financiers, amis et parents, car à son avis, le présent complexe est le fruit de la conjugaison de leurs oeuvres.

Faible production avicole

Le ministre délégué chargé des Ressources animales et halieutiques, Amadou Dicko, a indiqué que le secteur de l'élevage constitue un pilier fondamental pour l'économie burkinabè. L'aviculture en particulier occupe une place prépondérante dans la vie quotidienne. Avec un cheptel aviaire estimé à plus de 46 millions de sujets et une contribution de 6% au produit intérieur brut agricole, l'aviculture est une source majeure d'emplois et de revenus pour les populations rurales et urbaines. Cependant, malgré ce potentiel, la production avicole n'a contribué qu'à 27% des disponibilités en protéines animales sur la période 2013-2019. Cette faible contribution et la consommation moyenne d'œufs (19 œufs par an et par personne au Burkina contre 160 à l'échelle mondiale) sont des défis à relever, a indiqué le ministre.

Il a précisé que cette situation est due à la faiblesse des investissements dans la filière, l'insuffisance des infrastructures de transformation et de mise en marché et la faible organisation des acteurs de la filière. C'est dans ce contexte selon lui, que le ministère en charge des ressources animales a inscrit la filière avicole parmi les priorités de l'offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 dont l'objectif est d'atteindre la souveraineté alimentaire et nutritionnelle. Pour le ministre, avec l'inauguration de ce complexe avicole, il s'agit d'une étape décisive qui est franchie.

Tout en assurant du soutien de son département à accompagner l'entreprise, il a félicité la promotrice pour son initiative qui permet de renforcer la chaine de valeur de la filière avicole en amont et en aval. M. Dicko a, par ailleurs, invité les opérateurs économiques burkinabè à s'investir dans le secteur afin de pouvoir atteindre l'autosuffisance souhaitée. « L'élevage souffre de financement et l'Etat seul ne peut pas mener toutes les interventions pour satisfaire la demande », a-t-il dit. Le président du conseil interprofessionnel des entreprises du Burkina, Lassiné Diawara, parrain de la cérémonie, a salué la détermination et l'engagement de la promotrice qui, malgré les facteurs exogènes défavorables, a pu concrétiser son projet. Elle est un modèle qui inspire la jeunesse, particulièrement les femmes, a notifié M. Diawara.

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