Madagascar: Elections législatives - L'opposition dénonce un acharnement contre ses candidats

Près d'un mois avant la tenue des législatives, la tension est montée d'un cran. L'affaire Olga Ramalason a suscité de vives réactions de la part des partis de l'opposition, en l'occurrence le regroupement Firaisankina.

Le parti Tiako i Madagasikara (TIM) de l'ancien président Marc Ravalomanana se sent victime d'un acharnement de la part du régime. Après l'affaire de son secrétaire général, Rina Randriamasinoro, et celle de Fetra Ralambozafimbololona, dans la foulée des événements du mois d'octobre et de novembre, puis des difficultés que ses candidats ont rencontré lors de la préparation de leur dossier de candidature, la décision de mettre sous mandat de dépôt Olga Ramalason, candidat du Firaisankina aux législatives du 29 mai, dans le district d'Antsirabe 1, vient de s'ajouter à ce qu'il considère comme « un coup politique », de la part du régime.

Hier, Marc Ravalomanana était le premier à s'exprimer sur ce sujet. « Il n'est pas juste de s'acharner sur les candidats du TIM en cette période d'élections législatives », a-t-il indiqué, en dénonçant « l'arrestation d'Olga Ramalason ».

Stabilité

Dans le courant de la journée, c'était au tour du RMDM (Rodoben'ny mpanohitra ho an'ny demokrasia eto Madagasikara) de réagir sur ce récent évènement. Il estime que le placement en détention provisoire à Antanimora d'Olga Ramalason est motivé par des raisons politiques. Une situation qui risque de fragiliser le climat électoral déjà tendu.

Pour garantir la stabilité, le RMDM exige alors la remise en liberté immédiate de la candidate aux législatives de la plateforme Firaisankina dans le district d'Antsirabe 1. Il appelle également à faire cesser toutes manoeuvres politiques visant à éliminer des candidats avant la tenue des élections législatives. Olga Ramalason étant une candidate officielle aux élections législatives, la Commission électorale nationale indépendante doit prendre ses responsabilités et se pencher sur son cas, estime le RMDM.

Démocratie

Le cas Olga Ramalason est loin d'être inédit. Personne n'oublie l'affaire Hasimpirenena Rasolomampionona et Ludovic Raveloson. Ils ont respectivement été mis en cause dans l'affaire de vente de la villa Elisabeth à Ivandry, un dossier qui remonte à 2014, et dans une autre affaire de suspicion d'abus de pouvoir, d'exploitation illicite de forêt et de meurtre qui remonte à 2017.

Ils ont été mis en prison, juste avant le début de la campagne électorale pour les élections législatives au mois de mai 2019. Malgré tout, leurs électeurs respectifs les ont portés députés de Madagascar. A près d'un mois des élections législatives et à deux semaines de l'ouverture officielle de la campagne électorale, le parti RMDM appelle la société civile à agir en vue de l'instauration de la démocratie.

Elle appelle également la communauté internationale à voir de plus près la situation politique qui prévaut dans le pays. En tout cas, après la présidentielle qui s'est déroulée dans un contexte particulier, l'image du régime dépendra, en quelque sorte, du déroulement de ces prochaines législatives qui devraient constituer des élections de... confirmation pour le président Andry Rajoelina.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.