L'ambassade des États-Unis a été contrainte de communiquer jeudi 25 avril pour dénoncer une nouvelle attaque informationnelle à ses dépens. Elles se multiplient depuis que Washington tente d'éloigner, sans succès, les autorités de Bangui des mercenaires russes.
Depuis plus d'une semaine en Centrafrique, un audio circulant sur les messageries et repris par des médias proches de Moscou cherche à établir un lien financier entre un diplomate américain et un leader de la société civile, ayant récemment organisé une manifestation contre les délestages.
Cet audio est un faux, selon la diplomatie américaine qui communique rarement : « L'enregistrement n'inclut aucune voix du personnel américain employé à l'ambassade, et il est faux qu'un diplomate américain, quel qu'il soit ait eu des conversations sur le soutien aux manifestations en République centrafricaine. L'ambassade ne finance pas les manifestations et n'apporte pas de soutien financier aux partis politiques. »
Déclaration de l'ambassade des États-Unis à Bangui Pour plus d'informations, veuillez cliquer sur le lien suivant : https://t.co/z3gPAZr0PS pic.twitter.com/jpug17bW0T-- U.S. Embassy Bangui (@EmbassyBangui) April 24, 2024
Dans cet échange, l'universitaire Paul-Crescent Beninga, présenté comme le porte-parole du Groupe de travail de la société civile sur la crise en Centrafrique (GTSC), se dit prêt à mobiliser prochainement « 10 000 personnes » en échange de « 12 millions de dollars et 15 000 bouteilles d'eau » auprès d'un dénommé Pedro Campo-Boué, conseiller économique américain.
Or, la voix utilisée ne correspond pas à celle de Paul-Crescent Beninga, qui dénonce la « bêtise » de ceux qui « inventent de toute pièce ». Il précise qu'un faux compte WhatsApp et un faux numéro de téléphone avec sa photo sont utilisés pour lui nuire. Quant au diplomate américain, s'il parle français, « il ne s'agit absolument pas de sa voix » affirme quelqu'un qui le connait.
Mais le mal est déjà fait : le faux audio a été diffusé par de nombreux comptes, pages et médias liés aux réseaux de désinformation russes en Afrique. Ils attribuent même la fuite de la conversation à l'opérateur Orange, en lien avec le ministère français de la Défense qui chercherait ainsi, selon une de ces publications, « à contrer l'augmentation considérable de l'activité américaine sur le continent africain ».