Libye: Crise au pays - Abdoulaye Bathily déplore le manque de prise de conscience des protagonistes

Abdoulaye Bathily, commission UA

L'ancien représentant spécial du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) en Libye, Abdoulaye Bathily, a informé le 25 avril le président de la République, Denis Sassou N'Guesso, président du Comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la crise libyenne, des derniers développements du conflit libyen.

Abdoulaye Bathily, qui a démissionné le 15 avril, a déploré le manque de prise de conscience des leaders libyens et de leurs partenaires sur la nécessité de sortir ce pays de la crise qui la secoue depuis plus d'une décennie.

« Il se trouve que la situation en Libye a connu une dégradation sensible ces derniers mois. Dans mes rapports successifs au Conseil de sécurité, je l'ai alerté sur ce qui se passe en Libye. Parce que pendant les 19 mois de mon activité en Libye, j'ai fait le tour du pays et rencontré tout le monde », a-t-il expliqué.

Pour lui, les protagonistes libyens devront s'asseoir autour d'une même table afin de discuter et trouver une solution consensuelle à la crise qui déchire leur pays. « Les leaders, les protagonistes du conflit doivent pouvoir se rencontrer, se réunir pour trouver des consensus à défaut des compromis pour faire avancer le pays, si la volonté politique existe, si la bonne foi est là », a indiqué Abdoulaye Bathily.

Et de poursuivre : « Je n'ai pas trouvé ça, malgré tous mes efforts. Certes le cessez-le feu est maintenu, mais à cause des intérêts divergents entre ces leaders, j'ai constaté que chacun tient à maintenir le statu quo de sa situation d'une part et d'autre part les rivalités qui se sont intensifiées ces derniers temps à tel point qu'ils ne veulent même pas s'asseoir autour d'une table pour discuter. Plus grave, tous ces leaders sont liés à des partenaires à l'extérieur sur le plan régional et international. J'ai compris que le temps n'est pas venu pour eux-mêmes de s'entendre pour trouver une solution consensuelle pour la Libye ».

Il a estimé, en outre, que la crise en Ukraine, la guerre au Soudan, les rivalités entre les grandes puissances du monde et d'autres conflits sont à l'origine de la dégradation de la situation en Libye, l'un des pays les plus riches de cette région de l'Afrique.

« Tant qu'il n'y a pas d'accord et de volonté politique de ces leaders libyens pour sauver leur pays de la désintégration qui est la menace ; tant qu'il n'y a pas la volonté de leurs partenaires régionaux et internationaux d'aider ces Libyens-là à se mettre ensemble, dans le court et moyen terme, je ne vois pas la solution. Et, je suis venu informer le président Denis Sassou N'Guesso de cette dynamique malheureusement négative aujourd'hui qui se profile à l'horizon pour que l'UA en soit amplement informée », a-t-il dit.

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