Madagascar: Pourquoi le pays lance une campagne de «grand rattrapage vaccinal national» auprès des enfants

Madagascar lance ce 26 avril une campagne de « grand rattrapage vaccinal national » qui vise près de 900 000 enfants. En 2024, on estime à plus de 1,2 million le nombre d'enfants malgaches de moins de 5 ans n'ayant reçu aucune dose d'un quelconque vaccin depuis leur naissance. Explications.

Madagascar s'apprête à lancer ce vendredi sa campagne dite de « grand rattrapage vaccinal national ». Une campagne d'une année, financée par des organisations internationales, telles que l'Alliance Vaccin, la Fondation Bill and Melinda Gate, CDC, l'Unicef, pour tenter de combler un retard alarmant : en 2024, on estime à plus de 1,2 million d'enfants malgaches de moins de 5 ans n'ayant reçu aucune dose d'un quelconque vaccin depuis leur naissance.

La représentante régionale pour l'Afrique australe et orientale de l'Unicef, de passage à Madagascar dans le cadre notamment du lancement de cette campagne, a fait le point sur cette situation.

Madagascar n'est pas le seul pays à avoir enregistré une si forte baisse de vaccination de ses enfants. Pour expliquer cette situation particulièrement inquiétante sur l'île, les experts en santé citent une combinaison de facteurs : le Covid, qui a quasiment mis les campagnes vaccinales à l'arrêt, l'accès difficile à certaines zones dans le pays, le coût des vaccins, la natalité importante et une certaine résistance culturelle à l'administration des vaccins.

Les autorités espèrent atteindre plus de 900 000 enfants

Des facteurs qui ne doivent pas, selon Etleva Kadilli, la représentante régionale de l'Unicef, faire oublier l'essentiel : « Tout ceci est très regrettable. C'est pour cela que nous devons accélérer nos efforts pour atteindre les enfants dits "0 dose". Plus il y a d'enfants non-vaccinés, plus nous risquons d'avoir des épidémies de rougeole, de polio et d'autres maladies. »

Les autorités espèrent atteindre plus de 900 000 enfants grâce à cette campagne. Mais au-delà de cette stratégie dite de « rattrapage », c'est surtout le système de santé qui doit être reconsidéré. « Je pense qu'il faut renforcer le système de soins de santé primaire et son accès, poursuit Etleva Kadilli. C'est la seule façon, selon nous, de faire face à la situation des nouveau-nés et de l'immunisation de tous. Evidemment que la situation économique du pays joue. Dans les pays à revenu moyen, les progrès sont beaucoup plus rapides parce que les investissements dans le secteur de la santé, de l'eau et l'assainissement sont plus importants. Y compris dans l'éducation. Donc, nous devons considérer la santé à travers une approche multisectorielle ».

Les bailleurs ont également déjà annoncé être prêts à soutenir le gouvernement pour améliorer la vaccination de routine et empêcher la transmission de maladies facilement évitables.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.