Ile Maurice: Légumes - Pas de grands dégâts mais les prix ne baisseront pas de sitôt

Les responsables des planteurs de l'île affirment que les consommateurs ne devraient pas ressentir les répercussions des inondations de dimanche. Cependant, contrairement aux années précédentes, ils prévoient qu'il n'y aura pas de baisse des prix des légumes. Cette prédiction découle des conditions météorologiques défavorables qui ont affecté les récoltes depuis le début de l'année.

À la suite des pluies diluviennes qui ont frappé le pays dimanche, des évaluations ont été effectuées dans les champs. Selon Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association, entre 10 et 15% des récoltes ont été impactés à travers le pays. Il précise que les dégâts dans le Nord ne sont pas graves et même sur le plateau central, la situation n'est pas trop alarmante. Dans l'Est, des ruisseaux ont été formés et ils descendent des montagnes en raison des fortes pluies, entraînant la destruction de certains légumes.

Dans le Sud, il y a également eu des problèmes d'engorgement d'eau. Cependant, avec l'arrivée du mois de mai, on s'attend à une amélioration de la production agricole par rapport au début de l'année. Malgré cela, les prix ne seront pas favorables aux consommateurs. «Les prix ne seront pas aussi bas qu'il y a quatre ans, mais un peu moins élevés que ces derniers mois. On observe une diminution des plantations et les planteurs n'investissent pas davantage, arguant qu'ils ne disposent pas du capital nécessaire en raison des risques. Environ 75 à 80% des planteurs continuent leur activité, mais sur une superficie réduite», soutient notre interlocuteur.

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Avec le changement climatique, les planteurs sont confrontés à la nécessité de s'adapter. Kreepalloo Sunghoon souligne: «Les générations futures ne pourront pas continuer comme avant. De plus, 60 % des planteurs cultivent sur des terrains loués pour deux ans, puis doivent en changer. Il y a cinq à six ans, nous avons proposé le développement de clusters dans quatre à cinq régions de Maurice, totalisant une superficie de 500 arpents. Ces clusters auraient été équipés d'infrastructures telles que l'hydroponie. Malheureusement, cette demande est restée lettre morte.»

Kreepalloo Sunghoon exprime ses inquiétudes quant à l'avenir, estimant que si les choses ne changent pas, l'importation de légumes deviendra inévitable, malgré son coût exorbitant. Pour l'instant, les fines herbes et les laitues ont été les plus touchées après l'épisode de dimanche.

Chaleur et humidité.

Sanjeev Dindyal, président de la Centerwest Small Planters Association, souligne que ce sont principalement les plantations de l'Ouest qui ont été les plus touchées par les intempéries de dimanche. «Beaucoup de planteurs de cette région ont été affectés, contrairement à ceux du Sud ou du plateau central.» Cependant, il insiste sur le fait qu'il ne faut pas uniquement se concentrer sur les problèmes liés à l'eau, mais également prendre en compte la chaleur et l'humidité, qui jouent un rôle crucial dans la production des fruits et légumes.

«Les plantes sont très sensibles à ces conditions. Elles poussent moins rapidement et moins vigoureusement, ce qui impacte la qualité et la quantité des récoltes dans différentes régions de l'île.» Il est vrai qu'avec l'arrivée du mois d'avril, les planteurs s'attendaient à un changement de température, mais le climat a été perturbé. «Cela affecte tant les cultures en serre que celles en plein air.»

En tout cas, il n'est pas prévu de voir immédiatement baisser les prix des légumes. «Bien sûr, on peut s'attendre à une diminution par rapport aux prix enregistrés en début d'année, surtout après les passages de cyclones et les fortes averses, mais il serait irréaliste d'espérer une baisse similaire à celle observée au cours des dernières années.»

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