En Côte d'Ivoire, le ministre de l'Intérieur annonce le début, à partir de juin, du processus de rapatriement de 55 000 réfugiés burkinabè, actuellement assistés dans le nord du pays. L'annonce a été faite au cours d'une réunion avec le Conseil national de sécurité et le corps diplomatique, le 24 avril 2024.
A priori, ce processus devrait concerner les réfugiés burkinabè qui souhaitent rentrer. Depuis fin-juillet, une partie des réfugiés identifiés et enregistrés auprès des autorités et du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), sont logés dans deux sites : à Niornigue et à Timalah, dans le Tchologo et le Boukani.
Ces deux sites peuvent accueillir jusqu'à 12 000 personnes, ils sont actuellement saturés. La majorité des réfugiés est logée dans des familles, dans les villages proches de la frontière.
« Le Burkina est-il sûr au point de permettre aux réfugiés de rentrer chez eux ? »
« La situation est sérieuse », affirme Fidèle Sarassoro, le secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité, interrogé par la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI). Ce ministre précise qu'une réflexion a été menée avec les partenaires étrangers, afin « que les réfugiés puissent repartir dans les plus brefs délais dans leur pays ».
« Bon nombre d'entre eux, poursuit-il, décident de retourner par leurs propres moyens... Et donc c'est la preuve que ces réfugiés-là veulent repartir. Il faudrait pouvoir créer les conditions pour cela », explique le ministre.
Mais cette annonce suscite un certain scepticisme. « Le Burkina est-il sûr au point de permettre aux réfugiés de rentrer chez eux ? », s'interroge un acteur humanitaire. Une équipe technique doit se rendre sur place la semaine prochaine pour évaluer les besoins.