Benguela (Angola) — L'Agence américaine pour le développement international (USAID) a lancé jeudi, dans la province de Benguela, la phase d'expansion du Projet d'Appui aux Femmes dans l'Agriculture en Angola, qui permettra d'atteindre 20 mille bénéficiaires.
Ce projet vise à donner aux agricultrices rurales les moyens de réussir techniquement et commercialement, en augmentant leur productivité et en les connectant aux gros acheteurs, en plus d'éliminer les barrières économiques, sociales et culturelles.
Jusqu'à présent, le projet couvrait six provinces, notamment Cuanza-Sul, Huila, Cuanza-Norte, Luanda, Malanje et Namibe, avec six mille bénéficiaires, étant exécuté par l'ONG Aide de Peuple pour le Peuple (ADPP/Angola).
Cette nouvelle phase, dotée d'un budget de cinq millions de dollars, bénéficiera aux agricultrices des provinces de Benguela, Huambo et Bié, situées le long du Corridor de Lobito, ainsi que de Cuando Cubango.
Avec cette initiative, l'USAID et ses partenaires (ExxonMobile, Azule Energy et Grupo Simples) entendent garantir que les investissements dans le Corridor de Lobito soutiennent le principal objectif de développement de l'Angola, notamment la diversification économique, en attirant les investissements privés dans la région.
Le projet de soutien aux agricultrices est un partenariat public-privé qui permet aux communautés rurales d'améliorer leurs moyens de subsistance et leur sécurité alimentaire, transformant ainsi les bénéficiaires en leaders du secteur.
Selon l'administratrice de l'USAID, Samantha Power, malgré l'abondance de terres fertiles et de ressources en eau abondantes, l'Angola importe plus de la moitié de ses besoins alimentaires, pour un coût annuel d'environ trois milliards de dollars, une situation qui doit être inversée.
La responsable a salué les efforts du Gouvernement angolais pour inverser cette situation, en se concentrant sur l'augmentation de la production nationale et la réduction progressive des importations.
Elle a considéré qu'aujourd'hui, l'Angola est sur une nouvelle voie, avec la réhabilitation du Chemin de Fer de Benguela et sa connexion avec la Zambie et la Tanzanie, qui aboutira à la première ligne ferroviaire transafricaine et qui a le potentiel de renverser ce contexte.
De son point de vue, cette initiative va bien plus que des lignes ferroviaires, car elle reliera les agriculteurs aux marchés où ils pourront vendre leurs produits, tout en élargissant l'accès à des intrants tels que des engrais, des semences améliorées et des équipements pour le secteur agricole.
Dans le même ordre d'idées, elle a dit que cela contribuerait également à réduire les coûts de ces intrants et à augmenter les bénéfices des agriculteurs.
Pour Samantha Power, les agriculteurs pourront vendre leurs produits à un bon prix et l'Angola pourra exporter la production de ces communautés vers d'autres parties du monde.
Cependant, a-t-elle soutenu, pour atteindre ces objectifs, les agriculteurs ont besoin d'une formation aux techniques permettant d'augmenter la productivité, les ressources financières et l'accès au capital, afin de pouvoir acheter des semences, des équipements et des engrais.
Mais cela ne suffit pas, a-t-elle ajouté, ils ont également besoin d'avoir accès à des documents, tels que la carte d'identité, à des compétences de base telles que des connaissances financières, ainsi qu'à un lien avec les acheteurs.
"Pour cette raison, le Gouvernement angolais a investi des centaines de millions de dollars pour aider l'agriculture familiale, notamment la création du Fonds de soutien au développement agricole, qui élargira de six pour cent l'accès au crédit agricole au cours des trois prochaines années", a-t-elle indiqué.
Elle a également souligné l'engagement du Groupe Carrinho, partenaire de l'USAID, qui travaillera, dans les années à venir, avec 150 mille agriculteurs, en les connectant à 17 usines qui achèteront les produits au moment de leur récolte.
L'administratrice de l'USAID a également évoqué la signature d'un accord de partenariat avec Africel, d'une valeur de 4,8 millions de dollars, afin d'accroître, au cours des deux prochaines années, la digitalisation des transactions financières.
Samantha Power a conclu que l'USAID a créé des partenariats avec des ONG locales pour lancer un institut technique agricole, afin de former les agriculteurs, en particulier les femmes, dans le but d'accroître leurs compétences et leurs techniques, ce qui entraînera une augmentation de la production.