La situation est alarmante ! En 2020, plus de 40 millions de migrants africains ont traversé le monde, dont plus de la moitié sont restés sur le continent. En 2022, l'Organisation internationale pour les migrations (Oim) a facilité le voyage de plus de 54 000 migrants vers leur pays d'origine, soit une augmentation de 24 % par rapport à l'année précédente. Ces chiffres ont été présentés, hier, à Cocody par Sabelo Mbokazi, chef de division travail, emploi et migration à la commission de l'Union africaine, lors de la réunion de validation des États membres de l'Union africaine (Ua) et des Communautés économiques régionales (Cers) sur le projet de lignes directrices continentales sur le retour, la réadmission et la réintégration durable des migrants et leurs outils d'opérationnalisation.
Selon lui, ces statistiques plus que de simples chiffres représentent les espoirs, les aspirations et les luttes de compatriotes africains qui ont tout risqué à la recherche d'une vie meilleure et qui se retrouvent à naviguer dans le réseau complexe du retour et de la réintégration. Lire aussi: https://www.fratmat.info/article/238983/societe/lutte-contre-limmigration-irreguliere-200-ex-migrants-bientot-formes
C'est pourquoi, l'Ua, dans le cadre de la politique migratoire pour l'Afrique et du plan d'action 2018-2030, a jeté les bases d'une réponse coordonnée et décisive. À savoir le projet de lignes directrices continentales sur le retour, la réadmission et la réintégration durable des migrants. Une vision qui défend les principes inviolables des droits de l'homme, de la dignité et du développement durable. « Ces lignes directrices ne sont pas simplement des mots sur le papier. Elles sont un appel à nos États membres à s'unir dans la poursuite d'un objectif commun : normaliser nos politiques, harmoniser nos approches et tracer la voie vers des retours, des réadmissions et des réintégrations ordonnés, sûrs, dignes et humains », a-t-il indiqué.
Exploiter le potentiel du continent
Au nom de l'Ua, il a exhorté les pays à donner vie à ces efforts, à se rallier à cette cause et à consolider leur position en tant que force continentale. « Que les échos de nos délibérations résonnent à travers ce grand continent et servent d'appel à l'action. Sortons de cette réunion de validation comme des symboles d'unité, des champions des droits de l'homme et des architectes d'un avenir plus radieux pour notre Afrique. Car ce n'est que grâce à nos efforts collectifs que nous pourrons véritablement exploiter le potentiel de notre grand continent et faire en sorte que les rêves de nos peuples ne soient pas simplement des murmures dans le vent, mais des hymnes qui résonnent à travers les générations à venir », a-t-il encouragé.
Au nom du ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, le général Seydou Touré, conseiller diplomatique, a réitéré l'engagement de la Côte d'Ivoire à oeuvrer aux côtés de l'Ua pour lutter contre ce fléau qui tend à créer un déséquilibre socio-économique dans les régions d'émigration, après la perte manifeste de bien-être pour les facteurs fixes à travers le dépeuplement et l'exode de la main-d'oeuvre la plus qualifiée. Lire aussi: https://www.fratmat.info/article/229064/societe/salon-ivoirien-de-limmigration-les-moyens-legaux-pour-aller-a-letranger-expliques
Rappelant que quelle que soit l'ampleur des défis et des difficultés liées à la gestion du retour, de la réadmission et de la réintégration durable dans le tissu socio-économique des compatriotes retournés, à l'issue d'une tentative d'émigration, la Côte d'Ivoire reste soucieuse du respect de ses engagements internationaux.
