Ce samedi 27 avril marque l'ouverture de la 21e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) avec le Niger comme pays invité d'honneur. En marge de ces festivités, nous avons rencontré des membres, parfaitement intégrés, de la communauté nigérienne au Burkina Faso.
L'intégration des Nigériens au sein de la société burkinabè est en constante évolution. Que ce soit par le biais des échanges commerciaux, des mariages mixtes ou simplement par le partage quotidien dans les quartiers et les marchés, les liens entre le Burkina Faso et le Niger se renforcent. « Les ressortissants nigériens vivant au Burkina Faso sont chiffrés à environ 30 000 et vivent en parfaite symbiose avec les populations locales. Les Nigériens s'intègrent facilement au Burkina Faso parce que nous avons les mêmes réalités socio- culturelles, szlon le Consul général du Niger, madame Ibrahim SAA Sayadi.
Pour faciliter leur ancrage dans la société burkinabè, les Nigériens vivant au Burkina Faso ont mis sur pied, depuis plusieurs décennies, un Haut conseil des Nigériens au Burkina Faso (HCN.BF) présidé par El hadji Moussa Mounkaila. Selon M. Mounkaila, la plupart des Nigériens au Burkina Faso ont, d'une manière ou d'une autre, réussi leur intégration économique. Ils sont beaucoup plus dans le secteur informel, notamment dans des secteurs d'activités tels que le commerce, la couture, la boucherie, mais aussi l'orpaillage. Sur le volet social, cette intégration se manifeste par des mariages.
Momadou Tondi, en est un exemple, il totalise plus de 28 ans au Burkina Faso où il a croisé son âme soeur. « Je suis venu au Burkina Faso le 10 mai 1996. Je suis dans le domaine de la couture, c'est mon patron qui a ouvert un atelier ici et m'a demandé de venir. Peu après, il m'a demandé de retourner au pays mais, j'avais déjà commencé à aimer ce pays. J'ai décidé de rester afin d'ouvrir mon atelier. Je me suis marié en 2001 à une Burkinabè, nous avons deux enfants », a-t-il raconté avec fierté.
Abou Alassane Cissé s'est également marié au Burkina Faso, il comptabilise 34 ans de vie dans ce pays et depuis 2015, il est Nigéro-burkinabè. « Je n'ai eu aucun mal à m'intégrer. Juste une année après mon arrivée, j'ai commencé à parler le mooré. Le seul couac était sans doute les habitudes alimentaires mais ma femme a fini par apprendre les mets du Niger. Tout va bien grâce à Dieu, je suis chez moi », a-t-il affirmé sourire aux lèvres. Cette parfaite entente existe aussi entre les deux pays, le Burkina Faso et le Niger.
La preuve, le Niger est le pays invité d'honneur de cette 21e Edition de la Semaine nationale de la culture (SNC). « La vision de nos plus hautes autorités dans la dynamique de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) renforce les liens de fraternité, de solidarité et de bon voisinage existant entre les deux peuples. La communauté nigérienne, par ma voix, remercie de tout coeur nos frères du Burkina Faso pour cette marque d'estime et de considération », a fait savoir madame Sayadi, la diplomate nigérienne en poste au Burkina Faso. Pour matérialiser les liens fraternels entre les deux nations, une Maison du Niger est en construction à Ouagadougou.
La pose de la première pierre a eu lieu en décembre 2023 sur une parcelle attribuée en 1986 par l'ancien Président du Faso, le capitaine Thomas Sankara.
Légende :
2- Selon le président du Haut conseil des Nigériens au Burkina Faso (HCN.BF), El hadji Moussa Mounkaila, ses compatriotes sont essentiellement dans le secteur informel
3- Venu travailler à Ouagadougou, Momadou Tondi a aussi rencontré l'amour
4- Parfaitement intégré, Abou Alassane Cissé se sent chez lui au Burkina Faso