Rabat — Une journée de sensibilisation en faveur du corps médical sur l'importance de la visite médicale obligatoire du permis de conduire pour la sécurité routière s'est tenue, samedi à Rabat, à l'occasion de la célébration de la journée nationale de la sécurité routière.
Placée sous le thème "la sécurité routière à travers la bonne pratique de la visite médicale du permis de conduire", cette journée, organisée à l'initiative de l'Agence nationale de sécurité routière (NARSA) en partenariat avec le Conseil de national de l'Ordre des Médecins (CNOM) et l'Association marocaine des Médecins agréés à certifier l'aptitude médicale au permis de conduire (ASMAMAP), avait pour objectif de sensibiliser sur l'intérêt du dépistage des affections ou des complications affectant les capacités de conduite ainsi que sur les conditions de conduite en cas d'incapacités médicales.
En outre, il a été question de mettre en lumière l'importance de la formation et du contrôle par les médecins agrées pour atteindre les objectifs de la stratégie nationale de la sécurité routière, visant à mieux prévenir les accidents de la route.
S'exprimant à cette occasion, le directeur général de la NARSA, Benacer Boulaajoul, a souligné que l'examen médical obligatoire du permis de conduire dans sa dimension sécuritaire constitue une action préventive essentielle visant à empêcher que des conducteurs malades ou ceux présentant des incapacités incompatibles avec la conduite puissent circuler sur les routes.
M. Boulaajoul a indiqué que chaque candidat au permis de conduire doit avoir un certificat d'aptitude médicale de la conduite délivré par un médecin agréé. Pour les conducteurs professionnels (conducteurs de taxi, bus ou camions, etc), ce certificat doit absolument être renouvelé tous les deux ans et chaque année pour les personnes de plus 65 ans.
Il a également précisé que la NARSA est en train d'élaborer une plateforme digitale pour les personnes voulant obtenir un permis de conduire ou le renouveler permettant de s'inscrire en ligne à la visite médicale obligatoire pour l'examen de l'aptitude pour la conduite. Ainsi, le médecin agréé trouvera une version digitalisée du dossier du candidat. Le diagnostic et la décision s'affichera automatiquement sur le site de la NARSA, ajoutant que les candidats inaptes ne peuvent en aucun cas changer cette décision chez aucun autre médecin agréer ou non.
De son côté, la présidente de l'ASAMAMAP, Dr. Dounia Kissi, a souligné que pour devenir médecin agréé à l'aptitude physique, le médecin doit bénéficier d'une formation dans ce domaine. Il doit connaitre la liste des maladies qui rend les individus inaptes à prendre le volant, a-t-elle ajouté, relevant que l'examen général à l'aptitude physique ne comprend pas seulement l'aptitude visuelle ou le handicap, mais renferme plusieurs pathologies parfois invisibles comme l'épilepsie ou certains troubles cardiovasculaire.
En outre, quelle que soit la catégorie des maladies, le permis de conduire ne doit être ni délivré, ni étendu, ni renouvelé à une personne atteinte d'une affection et cette décision est laissée à l'appréciation du médecin ou de la commission d'appel après avis d'un médecin spécialiste, a-t-elle ajouté.
Mme Kissi a en outre indiqué que l'acuité visuelle reste l'examen fondamental et doit être réalisé de manière stricte. A cet effet, il est préférable pour le médecin de surveiller le candidat pendant le test des yeux, d'utiliser un cache oeil et non pas la main du patient, tout en respectant la distance, l'éclairage de lecture en fonction du test utilisé, afin d'éviter toutes tentatives de fraude.
Elle a expliqué, par ailleurs, que tous les handicaps ne sont pas considérés et traités de la même manière et que l'évaluation des incapacités physiques repose sur les constatations du médecin agréé qui décide si cette incapacité risque d'empêcher une manoeuvre efficace et rapide et de gêner le maniement des commandes en toutes circonstances, précisant que l'embrayage automatique ou le changement de vitesses, la boule placée sur le volant, le frein secondaire et l'inversion de l'accélérateur, lorsqu'ils sont nécessaires en cas de handicap sont considérés comme des aménagements et autorisent l'attribution d'un permis F avec une mention d'aménagement du véhicule.
Au cours de cette journée, qui a rassemblé des experts de plusieurs villes du Royaume, les différents acteurs de la sécurité routière ont formulé des recommandations visant à réduire au maximum le risque d'erreur, les tentatives de fraude et empêcher la circulation sur les routes des malades ou ceux présentant des incapacités incompatibles avec la conduite.
D'autres recommandations ont porté sur l'importance de former le plus grand nombre possible de médecins à l'horizon de 2028, pour que chaque visite puisse durer plus de 20 min, ainsi que l'organisations de caravanes de sensibilisation mobiles dans les villages du Royaume.