Afrique: Encore et toujours ...

S'il fallait une preuve que, contrairement à ce que disent ou écrivent de nombreux médias, l'Afrique et la France sont bien décidées à resserrer leurs liens, le Forum organisé par le quotidien L'Opinion avec le Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) qui s'est tenu la semaine dernière à Paris l'a apportée de façon indiscutable. Il a même démontré que de nouvelles voies de coopération s'ouvrent dans un contexte international pour le moins tendu en raison des conflits qui ne cessent de s'aggraver au Proche-Orient et qui peuvent à tout moment provoquer une crise mondiale dont le pire sortirait inévitablement.

Côté français, il est clair qu'après des années sinon d'absence du moins de perception erronée de la place que l'Afrique occuperait sur la scène internationale dans le proche avenir, la réalité s'est imposée obligeant les plus hautes autorités de la République à se réengager sur la scène diplomatique et les entreprises de l'Hexagone à mieux investir dans le champ économique. Autrement dit à écouter ce que les grands médias africains comme le nôtre ne cessent de dire et d'écrire, preuves à l'appui, sur la place que le continent occupe et occupera de plus en plus dans la sphère mondiale. Avec, en perspective le fait que la moitié de l'humanité vivra en Afrique dans les décennies à venir et que le marché africain sera l'un des plus sinon même le plus dynamique de la planète.

Dans ce contexte la venue récente à Brazzaville du président du Sénat français, Gérard Larcher, et son entretien avec le président Denis Sassou N'Guesso ont envoyé un signal fort dont les observateurs de la scène africaine ont pris la juste mesure. Elle a, en effet, confirmé le fait que le Bassin du Congo et l'Afrique centrale entendue dans son sens le plus large sont désormais perçus à Paris comme les acteurs incontournables de la scène diplomatique alors que jusqu'à présent l'Afrique de l'Ouest en occupait le premier rang. Une mise en avant d'autant plus importante que dans cette partie du monde se joue pour une large part l'avenir de l'humanité avec la protection de la nature et la préservation des immenses forêts primaires que détient le deuxième plus grand bassin fluvial de la Terre.

Soit dit en passant, ce qui précède a été compris ces dernières années par toutes les grandes puissances de ce temps : la Russie, la Chine, l'Inde, les Etats-Unis. Ce qui a eu comme résultat de faire de cette partie du monde l'un des objectifs économiques, financiers, stratégiques les plus importants de leur politique actuelle et qui explique aujourd'hui le réveil de la France comme celui de la vieille Europe.

Dans ce contexte positif, il revient de façon évidente aux dirigeants de l'Afrique centrale de mieux coordonner leurs politiques en accélérant le processus d'intégration régionale qui, à brève échéance, fera de cette partie du monde la plus dynamique et la plus prospère.

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