À l'intention des Congolais promus à des postes de responsabilités politiques ou administratives est assignée l'obligation de déclaration de conflit d'intérêts. La Haute autorité de lutte contre la corruption, Halc, en sigle, a ouvert ses registres à cet effet dans le but de constituer des bases de données pour les tribunaux et servir la postérité.
A tour de rôle, ministres, parlementaires, directeurs généraux d'entreprises publiques, hauts administrateurs, défilent au siège de l'institution pour en quelque sorte parler vrai. Jurer si, en dehors des fonctions publiques qu'ils ou elles exercent, il n'y en a pas d'autres, à titre privé, susceptibles d'empiéter sur les premières.
Gendarme de la nation aux côtés d'autres instances en matière de prévention et de lutte contre la corruption, la concussion, la fraude et autres infractions similaires, la Halc avait, en 2022, suivi avec intérêt la campagne de déclaration par les autorités publiques de leur patrimoine devant la Cour suprême. Ce fut une grande première dans le pays.
Petit satisfécit tout de même, l'opération avait permis au Congo, classé au 165e rang de l'indice de perception de la corruption, de gagner quelques points en passant à la 162e place. La Halc en est insatisfaite qui voudrait voir le pays mieux perçu de ses nombreux partenaires au développement.
Dans cette optique, les déclarations qu'elle reçoit, pour gagner en fiabilité, nécessitent d'être complétées par des enquêtes de terrain. Pour y arriver la Halc compte sur l'adhésion de la population. Les années antérieures, en plus des 53 plaintes instruites contre des responsables administratifs, elle a examiné 97 dénonciations recueillies par téléphone.
Et c'est loin d'être la fin des courses visant les contrevaleurs !