L'interview récente accordée par l'ancien Ministre de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation, Marafa Hamidou Yaya, à Jeune Afrique, ne se limite pas à une simple dénonciation des agissements du système au pouvoir au Cameroun. Elle s'apparente davantage à un appel en direction du futur Président de la République, à la veille de l'élection présidentielle tant attendue de 2025.
Marafa Hamidou Yaya, affaibli par les années et les épreuves, livre un témoignage conciliant et suppléant, mettant en lumière ses attentes et ses espoirs pour l'avenir du Cameroun. Malgré son implication passée dans le système politique, il tente de dédouaner la responsabilité du Président Paul Biya dans sa propre situation depuis son incarcération en 2012.
Cette interview révèle une tendance prévisible chez les hauts fonctionnaires épinglés par la justice : une fois derrière les barreaux, ils prennent conscience des défaillances du système qu'ils ont servies. Ils appellent alors à un traitement de faveur, réclamant des conditions d'incarcération plus favorables ou des opportunités de soins à l'étranger.
Cependant, l'interview de Marafa soulève des questions fondamentales sur l'équité de la justice et l'hypocrisie politique. Alors que certains réclament des privilèges, d'autres innocents présumés attendent depuis des décennies un jugement, dans des conditions déplorables et sans accès aux soins de base.
Cette situation soulève la nécessité d'une justice équitable pour tous, ainsi que des réformes politiques profondes. Si chaque acteur politique faisait preuve de transparence et de repentir, et si les sommes détournées étaient récupérées pour le bénéfice de la population, le Cameroun pourrait enfin aspirer à un avenir meilleur.
L'interview de Marafa Hamidou Yaya est un appel à la conscience collective et à la responsabilité individuelle. Il met en lumière les failles d'un système politique marqué par l'impunité et l'injustice, mais il offre également une opportunité de rédemption et de changement pour l'avenir du pays.