Au Mali, les indemnités et avantages perçus par les membres du Conseil national de transition (CNT) créent depuis le début du week-end une vive polémique. Dans un arrêt daté du 18 avril mais rendu public ce jeudi 25 avril, la Cour constitutionnelle exige des précisions sur une nouvelle loi qui encadre les émoluments des conseillers de cette institution.
« Gouverner c'est servir, remboursez l'argent ». Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix fustigent les bénéfices accordés aux membres du Conseil national de transition (CNT). Le CNT, organe législatif de la transition, remplace depuis près de quatre ans l'Assemblée nationale au Mali, mais ses membres ne sont pas élus, car choisis et nommés par décret par les autorités militaires.
En catimini
Parmi les voix qui se sont exprimées, il y a celle du plus grand regroupement de partis politiques malien. Il s'offusque - dans un communiqué - d'avantages et d'indemnités faramineux, frôlant l'indécence, indûment octroyé en catimini.
Votée il y a cinq mois, le 16 novembre 2023, lors d'une séance à huis clos, cette loi octroie des frais de représentation, des indemnités de logement, de chauffeur, de téléphone, ou encore une dotation de carburant à tous les membres du CNT.
Des attributions jugées classiques, mais dans le contexte actuel où il est demandé aux Maliens de la résilience face aux délestages, à la vie chère et à l'insécurité, cela est perçu par beaucoup comme une injustice. Plusieurs conseillers du CNT qualifient ces reproches d'« attaques politiciennes ».
Treize millions de francs CFA
Joint par RFI, l'un d'entre eux rappelle que ces rémunérations proviennent du budget de l'institution, plus de treize millions de francs CFA selon la loi de finance 2023, et qu'aucune augmentation, ni nouvelle indemnité ne leur a été allouée. Selon lui, une telle mesure permet au contraire, une plus grande transparence dans la gestion des fonds publics puisqu'elle vient légaliser une pratique qui existe depuis de nombreuses années.