Au Kenya, un nouveau scandale impliquant un pasteur. James Wanjohi est le fondateur de l'Église des ministères de la culture de Jésus, à Nairobi. Depuis vendredi, il est interdit de sortie de territoire. Il est soupçonné d'avoir détourné 600 millions de shillings, soit plus de 4 millions d'euros.
Dans ses prêches sur Youtube, James Wanjohi se présente comme un « self made man », un homme parti de rien qui a réussi tout seul. Car James Wanjohi n'est pas seulement pasteur, il dispose aussi d'une agence de voyage, d'un centre de formation de barristas et d'une agence de consultance en immigration.
Pour 100 000 à 140 000 shillings, soit 700 à 950 euros, James Wanjohi offre un visa pour le Canada, les États-Unis, la Grande-Bretagne ou l'Australie et un travail garanti. Le tout livré dans les trois mois.
Des centaines de personnes ont ainsi été dupées. Selon la police kényane, la plupart des victimes ont été recrutées à travers l'Église de James Wanjohi. L'escroquerie a duré ainsi pendant de longs mois, jusqu'à ce que, sans nouvelles de leurs démarches, certaines victimes alertent la police. Aujourd'hui, les directeurs des entreprises de James Wanjohi sont aux arrêts mais le pasteur reste introuvable.
Cette affaire relance le débat sur la régulation des cultes au Kenya. Après le massacre de Shakahola, en avril 2023, une commission sénatoriale a été mise en place pour évaluer l'opportunité d'une nouvelle législation mais elle s'est heurtée à une levée de bouclier des autorités religieuses.