Congo-Kinshasa: Mini-tournée européenne de Felix Tshisekedi - Que peuvent faire Berlin et paris pour la RDC en pleine crise sécuritaire ?

Président de la RDC Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo

Le président congolais, Félix Tshisekedi, a entamé, le 28 avril dernier, une mini-tournée européenne qui doit le conduire en Allemagne et en France. Au menu de cette tournée, la question sécuritaire, notamment la guerre qui oppose l'armée congolaise au M23.

Que peuvent apporter ces deux pays à la République démocratique du Congo (RDC) en pleine crise sécuritaire quand on sait qu'ils sont tous confrontés à la conjoncture mondiale liée à la guerre en Ukraine? Difficile d'apporter une réponse exacte à cette question. Mais une chose est certaine: la RDC a besoin d'aide pour faire face à la grave crise sécuritaire dont les conséquences sur le plan humanitaire, sont énormes. A preuve, la seule ville de Goma accueille un million de déplacés internes.

Au-delà du volet humanitaire, la RDC a besoin d'armes pour venir à bout du M23 ou, à défaut, réduire significativement sa voilure. Et les deux pays choisis peuvent lui en fournir en quantité à condition que la RDC travaille à préserver leurs intérêts. Car, il ne faut pas se faire d'illusions, les Occidentaux ne soutiendront pas la RDC pour ses beaux yeux.

S'ils y ont envoyé des mercenaires, c'est parce qu'ils sont déterminés à obtenir en contrepartie leur part du gâteau. Du reste, à travers cette tournée, il n'est pas non plus exclu que Tshisekedi soit en quête d'une oreille attentive à la souffrance des Congolais en vue d'élever le niveau de pression contre Kigali que les rapports de l'ONU accusent de soutenir les rebelles du M23.

Si cette tournée européenne peut permettre à Félix Tshisekedi d'obtenir de l'aide, c'est tant mieux

Cela dit, la solution à la crise en RDC passera-t-elle par Berlin et Paris ? L'avenir nous le dira. En attendant, on fait le constat que l'implication de plusieurs acteurs dans la résolution d'une crise, s'avère le plus souvent, inopérante. Et les exemples sont légion sur le continent. Toutefois, ce n'est pas mauvais qu'un président dont le pays est confronté à une grave crise sécuritaire comme celle que vit la RDC, aille chercher des soutiens pour stabiliser son pays.

Mais plutôt que de prendre son bâton de pèlerin pour se rendre à Berlin et à Paris, Félix Tshisekedi aurait été mieux inspiré s'il avait d'abord obtenu une visite chez son voisin immédiat, le Rwanda qu'il accuse à tort ou à raison de soutenir le M23. Du reste, l'on sait qu'il avait boycotté les différentes initiatives en la matière en posant des conditions difficilement acceptables par Kigali. Or, tant que ce sera le dialogue de sourds entre les deux capitales, ni les aides financières, ni les pressions diplomatiques européennes ne réussiront à mettre fin à la crise multidimensionnelle que traverse la RDC.

Toutefois, si cette tournée européenne peut permettre à Félix Tshisekedi d'obtenir de l'aide pour desserrer l'étau autour des populations de Goma qui ne savent plus à quelle ... armée se vouer, c'est tant mieux. On ose donc espérer que le chancelier Olaf Scholz et le président Emmanuel Macron seront plus sensibles à la situation des populations de l'Est du Congo.

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