Gabon: La recommandation du dialogue national de suspendre les partis politique fait polémique

Dialogue nationale au Gabon (photo d'illustration)

Samedi, à l'issue du dialogue national censé réformer le pays en profondeur, les panélistes ont demandé la suspension de tous les partis politiques, soit plus d'une centaine. En plus, les leaders du PDG, l'ancienne formation au pouvoir, seront inéligibles pendant trois ans. Cette mesure qui est pour l'instant une recommandation, suscite la polémique au sein des différentes formations politiques.

Les partis politiques étaient déjà en colère de n'avoir qu'un représentant chacun au dialogue national qui s'est achevé samedi. Cette annonce est vécue comme une sanction supplémentaire. Pierre Claver Maganga Moussavou, leader du parti PSD, ne décolère pas : « C'est aberrant. Ceux qui sont allés décider de ces inepties doivent comprendre que nous ne nous laisserons pas faire. Moi je crois qu'il y a des critères simples : vous êtes financés à partir de l'effort que commettez à l'occasion de chaque élection. Ceux qui ont des élus sont financés, ceux qui n'ont rien, ils végètent et finiront bien par disparaitre. Cela règle les problèmes, mais on ne peut pas brider les gens. Il n'y a pas pire dictature que la période d'exception. Le coup d'État entraîne l'ancrage de la dictature. »

D'autres formations sont plus favorables à la suspension et rappellent que certains partis étaient des instruments de l'ancien régime. « Il y a des partis sacs à dos, qui n'existent que dans le sac du président qu'il a créé, dit Clay Martial Obame Akwe, premier vice-président de la CGR. Ce régime les avaient créé pour déconstruire et affaiblir l'oppostion gabonaise. Les Gabonais ont réfléchi pour que le Gabon présente un autre visage qui fera en sorte que notre démocratie soit plus crédible et apaisée. »

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Interrogé sur les sanctions qui le visent, le Parti démocratique gabonais n'a pour l'instant pas souhaité réagir.

En tout cas, discrètement, plusieurs partis soupçonnent que cette mesure serve les intérêts de la junte. Ils pointent notamment la création de plusieurs associations pro-pouvoir, qui elles ne seront pas concernées par la suspension.

Recommandations du dialogue: qu'en pensent les Gabonais?

Régime présidentiel consolidé, possibilité au président Oligui Nguema de se présenter aux élections, priorité nationale dans l'économie et l'emploi, ou encore amélioration des prestations font partie des recommandations qui doivent être mises en oeuvres par les autorités... Notre envoyé spécial Sébastien Németh a demandé leur avis à quelques Gabonais.

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