L'initiative vise à rendre équitable et durable la transition mondiale vers les énergies renouvelables

L'Afrique regorge de certaines des réserves minérales les plus importantes au monde. La prolifération de l'électronique et des technologies d'énergie propre devrait multiplier par six la demande mondiale de minéraux tels que le cuivre, le lithium, le nickel et le cobalt au cours des 25 prochaines années. Correctement gérées, ces ressources offrent des opportunités telles que la croissance économique, le développement des infrastructures, l'augmentation des investissements étrangers et un leadership potentiel dans le secteur des énergies vertes.

L'extraction et la gestion durable et équitable de ces ressources restent un défi de taille.

Pour l'Afrique, l'un des principaux producteurs de ces minéraux essentiels, la demande mondiale devrait stimuler la croissance des activités minières tout en favorisant la transition des pays africains vers une énergie verte et plus propre.

Dans son ensemble, l'Afrique abrite environ deux tiers des réserves mondiales de cobalt, environ 10 % du cuivre, 30 % du lithium, 15 % des éléments des terres rares, 95 % du chrome, 20 % du graphite et plus de 30 % du manganèse.

Par conséquent, la croissance de la demande de minéraux essentiels représente une opportunité majeure pour le continent. Cependant, si l'on se fie à l'histoire de l'extraction et de l'exploitation des ressources naturelles, les promesses de prospérité risquent de ne pas se concrétiser complètement.

Reconnaissant à la fois l'importance croissante de ces minéraux pour atteindre les objectifs mondiaux de durabilité et la nécessité de guider correctement leur extraction, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a inauguré un nouveau groupe d'experts chargé de créer un cadre pour l'équité, la transparence, l'investissement, la durabilité et les droits de l'homme dans l'extraction des minerais.

"Un monde qui tourne aux énergies renouvelables est un monde avide de minéraux critiques", a fait remarquer le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, à l'occasion du lancement.

"Pour les pays en développement, les minerais essentiels représentent une opportunité cruciale de créer des emplois, de diversifier les économies et d'augmenter considérablement les revenus. Mais seulement s'ils sont gérés correctement", a-t-il souligné avant d'ajouter : "Nous ne pouvons pas répéter les erreurs du passé avec une exploitation systématique des pays en développement réduits à la production de matières premières de base."

Le nouveau groupe d'experts sur les minéraux critiques pour la transition énergétique rassemble des dirigeants et des experts des gouvernements, de l'industrie et de la société civile.

Il est coprésidé par l'ambassadrice Nozipho Joyce Mxakato-Diseko d'Afrique du Sud et par la directrice générale de l'énergie, Ditte Juul Jørgensen, de la Commission européenne.

Le groupe est chargé de traiter plusieurs questions urgentes, notamment les incidences environnementales de l'exploitation minière et du traitement des minerais, les conséquences sociales et économiques pour les communautés locales et les tensions géopolitiques découlant de la répartition des ressources minérales.

L'ambassadrice Mxakato-Diseko a souligné l'objectif du groupe : "En établissant le groupe, le Secrétaire général des Nations Unies répond de manière louable à un vide normatif identifié par de nombreux pays, en particulier les pays en développement, en ce qui concerne les minéraux critiques et les terres rares nécessaires au développement durable et aux transitions justes."

En élaborant des lignes directrices et des principes mondiaux, le groupe guidera la transition équitable vers les sources d'énergie renouvelables. Il cherche à trouver un équilibre entre les avantages économiques de l'extraction des minéraux et l'impératif de protection des environnements et des communautés, soutenant ainsi les objectifs plus larges des Nations Unies en matière de développement durable.

Pour la directrice générale de l'énergie, Ditte Juul Jørgensen, "les objectifs énergétiques mondiaux que nous avons tous approuvés lors de la COP28 nécessitent une augmentation rapide de la fabrication et du déploiement des énergies renouvelables à l'échelle mondiale et des minéraux essentiels à la transition énergétique".

Mais même si ces objectifs ne peuvent être atteints sans une augmentation de l'offre de minéraux essentiels à la transition énergétique, "la course vers le zéro net ne peut pas piétiner les pauvres". La révolution des énergies renouvelables est en marche - mais nous devons la guider vers la justice", a averti M. Guterres.

Le Secrétaire général a d'abord annoncé la création du groupe d'experts lors de la COP28, où les pays avaient convenu de tripler la capacité des énergies renouvelables d'ici 2030.