Le Burkina Faso effectue, du 27 avril au 4 mai 2024 à Bobo-Dioulasso, un retour dans sa culture, ses rites et traditions, le temps de la 21e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) qui se tient sur le thème : « Culture, mémoire historique et sursaut patriotique pour un Burkina nouveau ». Comme pour convier toute la famille à ce grand rendez-vous qui magnifie « ce qui nous reste quand on a tout perdu » et pour marquer son ouverture sur les autres, des pays frères ont été conviés, avec le Niger comme I'invité d'honneur. La SNC, c'est donc le miroir du Burkina Faso projeté vers les autres. Une manière de dire que nous restons attachés à notre culture, à ce qui établit notre différence dans la multitude des peuples du monde.
C'est donc une diversité culturelle dans l'unité nationale si tant est que la nation burkinabè, en construction, doit se bâtir sur le socle de la soixantaine d'ethnies qui la compose. Cette édition de la SNC est bien celle de la maturité. A 40 ans, elle marque aussi le courage du peuple burkinabè et la détermination des dirigeants à faire leurs, les jalons de la première édition posés à Ouagadougou, du 20 au 30 décembre 1983, et qui servent de repères pour la continuité. Dans la perspective de la journée des coutumes et traditions, prévue le 15 mai prochain, en plein Mois du patrimoine (du 18 avril au 18 mai), le pays des Hommes intègres est désormais dans une constance purement endogène en vue de puiser des valeurs pour son émergence.
C'est plus qu'une réalité. Dans un monde où le donner et le recevoir sont des valeurs fédératrices lorsqu'elles profitent à toutes les parties, la SNC est l'introspection regard intérieur d'un peuple qui toujours fait preuve de résilience à toute épreuve. La grande affluence, à l'ouverture de l'événement au stade Aboubakar-Sangoulé-Lamizana, avec une très forte présence de jeunes auprès des ainés et des leaders culturels, gardiens de nos us et coutumes, donne bien à espérer. C'est ce réveil collectif vers l'idéal commun qui fera de notre pays, un tout à savoir une vraie Nation.
Il faut donc garder l'orientation, l'encrer davantage et savoir mettre en relief ces personnes qui aujourd'hui sont des remparts contre la dépravation et les agressions qui, parfois, s'imposent à nos jeunes par le truchement de la technologie et des réseaux sociaux. Pourtant, nous aurions pu utiliser ces canaux pour nous faire prévaloir, pour aussi enrichir le monde de nos valeurs endogènes. De toutes les façons, nous aurions tort de négliger ce qui nous est propre. Vivement donc, une SNC qui doit revêtir, en chacun de nous, une semaine personnelle de la culture.
Dans un monde où les grands pays se basent sur la culture, la défense et les médias pour dominer les autres, cette biennale de la culture nous invite à faire la part des choses. Déjà, les tenues à inspiration locale (Koko Dunda, Faso Danfani, ...) font partie des petits pas qui prendront de grandes envergures. La 21e édition de la SNC est bien la preuve que la culture occupe une bonne place dans la stratégie de conquête de notre espace partout dans le monde .