Dans la préfecture du Haho (région des plateaux), l'opposition s'est déclarée forfait pour les prochaines élections législatives et régionales. Les différents candidats en lice disent voir le parti Union pour la République vainqueur au sortir des urnes.
C'est le point de vue du candidat Komi Sélom KLASSOU, tête de liste des candidats du parti Union pour la République (UNIR) dans la circonscription électorale où la campagne qui bat son plein depuis le 13 avril pour les deux scrutins du 29 avril prochain va prendre fin dans quelques heures sur l'ensemble du territoire national. Qu'ils soient du parti présidentiel, de l'opposition ou encore des indépendants, les candidats passent leurs dernières consignes de vote aux populations.
Pour M. KLASSOU, alors que les candidats Unir s'évertuent pour rappeler aux populations les réalisations ces dernières années et les encourager à renouveler leur confiance au parti afin de leur en faire davantage, l'opposition et leurs ailes marchandes avancent aussi dans la contre-campagne en appelant notamment les populations à ne pas voter pour UNIR et d'autres partis que l'on estime ne pas être de la « vraie opposition », selon ces opposants. Selon l'ancien Premier Ministre, au lieu de présenter de façon claire et précise leurs divers programmes de société, ils prennent leur temps à s'attaquer à la révision constitutionnelle en faisant croire aux populations qu'il s'agit d'une ruse du régime pour maintenir Faure Gnassingbé au pouvoir, lorsqu'il sera devenu Président du Conseil des Ministres.
Le parti UNIR estime donc qu'il s'agit d'une contre-campagne qui ragaillardit ses candidats et leur fait dire que les adversaires, comme de coutume, se voient échoués même avant la compétition.
« Pour ce que je sais, notre grand parti Unir va remporter les prochaines élections et dégagera en son rang le Président du Conseil des Ministres. Heureusement que nos amis de l'opposition ont déjà perçu cela et se sont déclarés forfaits en déclarant que la révision constitutionnelle permettra de maintenir Faure Gnassingbé au pouvoir. Sachant qu'ils ne sont pas en capacité d'avoir de la majorité pour avoir aussi ce privilège », a déclaré jeudi Komi Sélom Klassou, tête de liste des candidats Unir dans le Haho.
Adoptée le 19 avril dernier en seconde lecture sur demande du Président de la République Faure Gnassingbé, la révision constitutionnelle consacre des changements notamment, le passage de la IVe République à la Ve République et celui du régime semi-présidentiel au régime parlementaire, le rôle prépondérant des groupes parlementaires pour présenter les candidats à la fonction de Président de la République. Et le candidat à la fonction du président du conseil est le chef du parti majoritaire ou le chef du premier parti de la coalition jouissant d'une majorité à l'Assemblée nationale à l'issue des élections législatives et après la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle.
On note aussi des innovations comme la durée du mandat du Président de la République qui est de 4 ans renouvelable une fois, la prestation de serment du Président de la République devant le Congrès, la définition du candidat à la fonction du Président du Conseil, la consécration de deux ordres de juridictions séparées, la consécration du statut des anciens présidents de la République, la création du conseil d'Etat et du tribunal des conflits au titre des juridictions ordinaires.
Des règles du jeu devant lesquelles M. Klassou estime que l'opposition s'est déclarée forfait.
« On n'a même pas encore commencé la course, mais nos amis disent que la course est en faveur de Faure Gnassingbé. On se demanderait celui qui les aurait empêchés, eux-autres, de courir aussi vite que notre leader. Bref, c'est imbu de leur incapacité que nos amis opposants pensent que la révision est venue pour maintenir quelqu'un au pouvoir », a-t-il souligné.
Ainsi, au terme d'un meeting tenu ce jeudi à Kpèlè-Dalia, il a mobilisé davantage les populations à confirmer cette supériorité que reconnaissent les opposants au parti Unir et son président Faure Gnassingbé. Minutieusement, les populations ont été instruites sur les dispositions pratiques pour voter afin d'éviter des bulletins annulés pour d'éventuelles anomalies. D'autres équipes sillonneront encore les ménages pour mieux expliquer cela aux populations.