Congo-Brazzaville: Dialogue intergénérationnel - La dynamique « Po na ekolo-Samu na bwala » lance des consultations nationales

Le président du comité d'organisation du dialogue intergénérationnel décentralisé, Marc Alain Mantot, a lancé, le 26 avril à Brazzaville, des consultations en vue d'une participation effective de tous les segments de la jeunesse à la première édition du dialogue intergénérationnel décentralisé qui se tiendra les 3 et 4 juin, dans la capitale.

Après Brazzaville dont le thème est « L'écosystème national face à l'implémentation des projets et initiatives : emploi, auto-emploi, insertion », six autres étapes sont prévues dans les départements du pays jusqu'à la fin de l'année. Les objectifs visés étant, entre autres, de donner l'opportunité aux jeunes d'échanger et de débattre avec les décideurs de la sphère publique et privée des modèles de réussite et d'accompagnement socioprofessionnels. Il s'agira aussi de créer une passerelle de partage d'informations, d'expériences et d'opportunités ; valoriser la jeunesse par l'écoute et l'orientation ; mobiliser les partenaires et les financements dans le but de rendre effectifs les projets et initiatives jeunes.

Dans sa communication, Marc Alain Mantot a appelé à l'adhésion et à la participation de tous les compatriotes « qui portent un intérêt quelconque pour la jeunesse et ses aspirations. » « Ce moment d'intense chaleur patriotique et au cours duquel les jeunes peuvent échanger sur les challenges auxquels ils font face, sur leurs ambitions légitimes pour le pays, sera un espace incomparable pour s'ouvrir aux opportunités professionnelles à travers des échanges variés. Ce dialogue est également perçu comme une opportunité d'échange d'expériences entre les jeunes et les représentants des générations plus expérimentés, dans une séance inédite, justement, de transmission intergénérationnelle », a précisé le président du comité d'organisation.

La dynamique "Po na ekolo" justifie son initiative par le fait que la jeunesse africaine est confrontée à une sérieuse problématique de développement durable, à laquelle on peut ajouter la sécurité comme quatrième palier. Selon les statistiques des Nations unies, la population de l'Afrique a dépassé le milliard d'habitants avec plus de jeunes (femmes et hommes) âgés de moins de 35 ans. D'après les estimations de la Banque mondiale pour la prochaine décennie, 11 millions de jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail sur le continent.

Prenant pour base ces chiffres, la dynamique " Po na ekolo- Samu na bwala" pense que ces jeunes représentant 60% des sans-emplois sont souvent freinés par l'exclusion sociale, économique et politique. Ainsi, le chômage semble être à la base de la plupart des maux auxquels les sociétés africaines font face aujourd'hui pour amorcer la voie d'un développement durable : radicalisation, terrorisme, banditisme, délinquance ; migration de masse...

Parlant du Congo, Marc Alain Mantot soutient que le pays n'est pas en marge de cette réalité continentale. Selon lui, la jeunesse représente environ 67% de la population et les récentes études ETVA ont souligné que 68% des jeunes souhaitent travailler dans la fonction publique, 17% seulement sont enclins à se lancer dans l'entrepreneuriat ; 82% des emplois agricoles sont informels, 51 % travaillent au sein de l'unité familiale, 37% des jeunes ne sont ni en éducation ni en emploi, encore moins en formation.

« La problématique est donc importante et préoccupante. Au niveau actuel des échanges et au regard des perspectives envisagées, l'initiation d'un dialogue intergénérationnel décentralisé peut être compris comme un programme qui ambitionne de créer les conditions pour la mise en musique de toutes les ressources mobilisables en vue d'accompagner les jeunes dans l'accomplissement de leurs projets », a-t-il conclu.

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