Cameroun: Affaire Martinez Zogo - Des pressions sur la justice pour bloquer l'accès au dossier ?

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Maillet de justice (photo d'illustration)

L'affaire Martinez Zogo, journaliste camerounais retrouvé assassiné en janvier 2023, prend une nouvelle tournure. Alors que l'instruction suit son cours, des manoeuvres au sommet de l'État camerounais semblent viser à bloquer l'accès au dossier d'instruction pour les avocats de la défense.

Des témoins de haut rang et un dossier verrouillé

La défense et les parties civiles ont demandé l'audition de plusieurs hauts responsables du gouvernement, dont le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, le ministre de la Justice, Laurent Esso, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, et le secrétaire d'État à la Défense, chargé de la gendarmerie, Galax Etoga. Ces personnalités auraient été en contact avec Martin Zogo, l'un des accusés dans cette affaire.

Cependant, le principal point d'achoppement réside dans l'accès au dossier d'instruction. Depuis l'ordonnance de renvoi, les avocats de la défense se voient refuser l'accès complet à l'ensemble des pièces du dossier, une situation qui entrave gravement leur capacité à assurer la défense de leurs clients.

Des pressions pour étouffer la vérité ?

Selon certaines sources, cette obstruction à l'accès au dossier s'expliquerait par des pressions exercées sur les magistrats militaires. Le dossier d'instruction contiendrait en effet des éléments troublants qui pourraient établir des liens entre Martin Zogo et Ferdinand Ngoh Ngoh, ce qui mettrait en cause le secrétaire général de la présidence.

La défense craint que ces manœuvres ne visent à étouffer la vérité et à protéger certains individus haut placés. Ils rappellent que l'accès au dossier d'instruction est un droit fondamental pour la manifestation de la vérité et une condition essentielle pour un procès équitable.

Vers un procès biaisé ?

L'affaire Martinez Zogo prend une tournure inquiétante, avec des soupçons de pressions politiques sur la justice. Le refus d'accorder aux avocats de la défense un accès complet au dossier d'instruction jette le doute sur l'impartialité du tribunal militaire et soulève des questions sur la volonté réelle d'établir la vérité dans cette affaire.

Il est crucial que les autorités camerounaises respectent les principes fondamentaux de l'État de droit et garantissent un procès équitable à toutes les parties prenantes. L'accès au dossier d'instruction est un droit fondamental qui ne saurait être bafoué.

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