La coalition de la société civile entend jouer pleinement sa partition pour que le Pacte de bonne gouvernance démocratique devienne une réalité au Sénégal. En ce sens, une rencontre a été organisée samedi, à Dakar, en vue de faire sa promotion auprès de l'opinion pour sa mise en oeuvre.
Le Pacte s'est voulu comme un document qui soit une réponse à la situation qui rappelle de ce qui s'est passé en 2012. « Cette fois-ci, on a voulu avoir quelque chose de précis mais qui se place dans le cadre des conclusions des Assises nationales qui, elles, concernent toute la République dans tous ses domaines mais restreints au niveau des conclusions de la CNRI qui, elles, ne parlent que de ce qui concerne les questions institutionnelles», a expliqué d'emblée l'ancien Premier ministre Mamadou Loum. Et Mamadou Ndoye, ancien ministre de l'Alphabétisation de renchérir : « Ce que nous visons, c'est la refondation des institutions pour l'approfondissement et la pérennisation de la démocratie, de l'Etat de droit, de la gouvernance responsable et de la centralité du citoyen».
Concernant le Pacte, Mamadou Ndoye rappelle qu'il y a essentiellement ceux qui l'ont initié et ceux qui l'ont signé. En ce sens, leur responsabilité à eux tous, c'est faire la promotion pour sa mise en oeuvre ». Pour y arriver, il annonce deux stratégies dont la première est la communication. Il s'agit, selon l'ancien Secrétaire Général du Syndicat Unique et Démocratique des Enseignants du Sénégal (SUDES), de se lancer dans « Une stratégie forte de communication pour gagner l'opinion publique à la nécessité de mettre en oeuvre le Pacte, avec pour objectif, de relever le niveau d'information de l'opinion publique sur les objectifs du Pacte, les mesures contenues dans le Pacte et les enjeux qui y sont impliqués... »
A ce propos, le message sera structuré autour de contenus-clés qu'il faudra connaitre, selon M. Ndoye. « D'abord quelles sont les mesures phares qui existent dans le Pacte en termes de réformes des institutions ? Comment présenter ces mesures de la manière la plus simple possible à la grande masse de la population ? »
A en croire l'ancien secrétaire général de la Ligue démocratique (LD), « Tout cela par la légitimité qui est déjà affirmée par le fait de reposer les conclusions des Assises nationales, nous pensons qu'il y aura suffisamment de force pour cette communication pour que les populations non seulement soient informées mais adhérent au Pacte». En plus de la communication, « C'est la stratégie du lobbying avec pour objectif convaincre le président de la République et les décideurs à aller vers l'avant et à prendre les initiatives nécessaires, amener les leaders politiques, sociaux et économiques du pays auprès du président de la République et auprès des autres décideurs à s'engager dans l'effort de convaincre ce dernier... », a-t-il fait savoir.
En revanche, un système de suivi de traitement du Pacte est mis en place. Ce suivi repose sur deux stratégies de veille et d'alerte. Ainsi, pour la stratégie de veille, « les objectifs sont de détecter à temps les signaux même faibles de menace ou d'opportunité pour le Pacte », a expliqué l'ancien ministre.
Cette veille, dira-t-il « doit être suivi d'un dispositif d'alerte et l'alerte a principalement deux objectifs : alerter les décideurs à temps sur les risques et menaces qui peuvent avoir un impact négatif sur l'application du Pacte. Deuxièmement, alerter l'opinion publique afin qu'elle se mobilise en faveur des mesures qu'il faut prendre. »
Il faut relever que, sur les 17 candidats qui n'ont pas pris part au dialogue pré- scrutin présidentiel piloté par Macky Sall, seuls 13 ont signé le Pacte. Et parmi les signataires, on a le président élu. Ils ont promis que dans les 200 jours, ils mettront en oeuvre le Pacte après leur élection.