Du 15 au 28 mai, deux artistes de l'association culturelle Ara' Manja d'Antsiranana exposeront leurs oeuvres au 85 l'Avenue de Ségur, 75015 Paris. Le troisième et le cinquième art malgaches y seront exportés.
Il s'agit de Stephano alias Seth B et Fadmadart. Le premier est musicien percussionniste. Militant culturel, il fut l'un des cofondateurs de "Kidy Percu", une association qui permet aux enfants et adolescents de 4 à 17 ans de cultiver leurs talents, ainsi que le groupe Zama (zomban'ara Malagasy eto Antsiranana), un collectif rassemblant des mélomanes passionnés d'instruments traditionnels.
Pour ce jeune homme, la tradition malgache, celle de la région septentrionale en particulier doit être placée en tête de gondole. Une raison pour laquelle il effectue des recherches assez approfondies à ce sujet pour peaufiner son art. Accompagné par ses compères, le percussionniste enchaîne des prestations dans la ville du Varatraza avec son fameux « Vary», une chanson phare ayant marqué sa carrière.
Bien que Zama soit populaire dans sa localité, les membres du collectif ne préfèrent pas s'aventurer dans le monde du showbiz. « Nous n'enregistrons pas nos musiques au studio. Cela dénature notre engagement. Nous voulons être comme nos ancêtres, ces griots qui chantent devant tout le monde. Par contre, nous autorisons les gens à filmer notre prestation. Que le message passe, c'est tout ce qui nous importe. La musique est un moyen de sensibilisation. Nos morceaux ne sont pas à vendre, c'est pour conscientiser », s'exprime Seth B.
Pour sa part, Fadmadart plongera le public français dans son univers pictural. Dessinateur depuis ses cinq ans, il a évolué à Antsiranana. Passionné de l'histoire du peuplement malgache, il réunit sur ses toiles, différents styles. Il dessine le passé, relate le présent, trace l'avenir en accentuant de temps à autre le brassage culturel.
« Nous, les Malgaches, sommes les fruits du métissage. Austronésiens, arabes et africains se sont rencontrés dans cette île merveilleuse. Et moi, je reproduis cette histoire à ma façon. Nous sommes légataires d'une culture mélangée. C'est dans nos veines. C'est ce que j'essaie de transmettre », a-t-il confié. Sidéré par son talent, des centres culturels et des propriétaires d'hôtels ainsi que des organisateurs de festival lui ont proposé de décorer leurs murs. L'empreinte de Fadmadart nourrit l'ambition des amateurs de fresques.
En somme, ces deux jeunes hommes représenteront Ara'Manja, un centre inauguré en 2023. Pépinière des futures étoiles montantes, cet établissement a pour objectif de développer le secteur culturel.