Samedi, dans les rues de Rose-Hill, les membres de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) ont scandé des slogans, tels que «Nou drwa!», «Aret bwar disan travayer!» et «Nou bizin zistis!», lors d'une manifestation pacifique.
Ils ont exprimé leur mécontentement concernant la non divulgation de la relativité salariale entre les différentes catégories professionnelles, qui n'est toujours pas encore connue en cette fin du mois d'avril. D'autres manifestations sont prévues dans les jours à venir, à l'approche de la Fête du travail.
Les rues de Rose-Hill ont été le théâtre d'une marée rouge et blanche alors que des Mauriciens et des travailleurs étrangers, brandissant des drapeaux marqués du sigle de la CTSP, ont uni leurs voix à celles des leaders du mouvement syndical. Le président de l'organisation, Reeaz Chuttoo, a dénoncé d'une voix rauque une arnaque de la part de la classe patronale, en particulier dans le secteur privé.
«Nous sommes victimes de la plus grande escroquerie de l'histoire. En janvier 2024, le salaire minimum est passé à Rs 16 500. Business Mauritius a ordonné le paiement de la somme de Rs 16 500 à de toutes les personnes gagnant moins de Rs 15 000, peu importe leur ancienneté ou leur catégorie. Business Mauritius a demandé d'attendre jusqu'en mars pour les nouvelles classifications. Cependant, nous avons appris qu'une lettre a été envoyée au Premier ministre pour demander l'annulation de cette classification car ils n'ont pas été consultés. Mais ce sont des menteurs.»
Il est allé encore plus loin. «Il y a eu au moins cinq consultations avec eux. Aujourd'hui, le temps de service ou la hiérarchie ne sont plus reconnus. Toutes les personnes sont dans le même cas de figure. Nous ne pouvons pas laisser passer cela car nous perdons ainsi tous nos droits.» Reeaz Chuttoo a souligné qu'à chaque fois qu'il y a la tenue des élections générales, c'est la même rengaine. «Ils cherchent à modifier la loi concernant les travailleurs. Ce qui les dérange, c'est que le salaire minimum est maintenant de Rs 16 500. Ils veulent annuler tous les progrès que les travailleurs ont réalisés dans leur vie.»
Le syndicaliste a donné la garantie que la CTSP ne compte pas abandonner les employés; ils prévoient d'organiser une série de manifestations pour faire entendre leur voix. Le syndicaliste a demandé au ministre du Travail de prendre en considération cette requête. «Il doit assumer ses responsabilités. En mars, il avait annoncé une classification et nous attendons toujours que le gouvernement assume ses responsabilités.» En effet, ces derniers font comprendre que le secteur privé tient les travailleurs en otage, surtout en ce qui concerne la relativité salariale.
Effectivement, avec l'élévation du salaire minimum à Rs 16 500, le revenu minimum garanti est monté à Rs 18 500. Cette hausse a mis ceux qui gagnaient déjà environ cette somme ou légèrement plus dans une position délicate car ils ont été rattrapés par ceux touchant le salaire minimum. Pour cette raison, le National Wage Consultative Council a dû intervenir. Bien que le rapport ait initialement été prévu pour mars 2024, le public attend toujours.