Trois anciens ministres et une députée, tous candidats aux élections législatives, ont été cités dans des affaires de suspicion de corruption. Seule Olga Ramalason a connu la prison.
Dans son article 6, la Constitution de la IVème République indique que « la loi est l'expression de la volonté générale. Elle est la même pour tous, qu'elle protège, qu'elle oblige ou qu'elle punisse ». Une disposition dont l'application fait souvent défaut, comme ce qui semble être le cas dans les récents événements concernant la candidate du Firaisankina dans le district d'Antsirabe 1, Olga Ramalason qui a retrouvé la liberté, ce vendredi, dans la soirée, après avoir passé trois jours à la prison d'Antanimora.
Convoquée au bureau du Pôle Anti-Corruption (PAC), à 67 Ha, pour des affaires de suspicion de corruption, l'ancienne ministre et ex-sénatrice Tiako i Madagasikara (TIM) a tout de suite été placée sous mandat de dépôt. Tandis que, dans l'autre camp, celui de la plateforme pour la majorité présidentielle, des anciens responsables avec un lourd passé judiciaire semblent jouir d'une certaine immunité et se comportent même comme des intouchables.
Bevata
Le PAC a été pointé du doigt dans cette affaire concernant Olga Ramalason. Si l'opposition a crié à un « coup politique », les observateurs dénoncent un « deux poids deux mesures ». Alors que des interrogations se posent sur ce qui a motivé le PAC à déterrer un dossier vieux de 15 ans, un ancien ministre mène tranquillement sa précampagne dans le district de Toliara 1 malgré les casseroles qu'il traîne.
Accusé d'avoir détourné une somme avoisinant les 9 milliards d'ariary et recherché par les enquêteurs du Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO) pour plusieurs affaires de malversations commises au niveau de l'Administration publique, Jean de Dieu Maharante figure parmi les candidats de l'IRMAR aux législatives du 29 mai prochain. Il est le colistier de Roberto Tinoka dans le district de Toliara 1. Parti en exil en 2019, il fait son retour au pays en 2022. Il a été frappé d'Interdiction de Sortie du Territoire (IST) depuis le mois d'août 2022.
Ecran plat
Candidat IRMAR à Ambatolampy, l'« affaire écran plat » a, en fait, terni l'image de Tianarivelo Razafimahefa, ancien ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation. L'affaire remonte à la mi-août de l'année 2020 avec la publication, sur les réseaux sociaux, d'une facture relative à l'achat de matériel informatique par le CCO. La facture comportait deux signatures, l'une était attribuée au ministre en charge de l'Intérieur, l'autre à une femme qui était présentée comme étant son épouse. Le parti APM se trouve parmi ceux qui ont déposé une plainte au niveau du BIANCO concernant ce dossier.
Bois précieux
Dans le IIème arrondissement de la capitale, une élue de la Chambre basse a aussi fait parler d'elle, surtout en mal. L'« octroi illégal d'une autorisation de transport de bois précieux » qui a été transmis le 19 novembre 2022 au Pôle Anti-Corruption (PAC) par le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO), a fait de Lanto Rakotomanga l'objet de tous les débats en 2022.
Après avoir ignoré sa première convocation par le PAC en date du 17 octobre 2022, la députée s'est par la suite présentée. Plus de deux ans après, bon nombre d'observateurs pensent, à tort ou à raison, que l'affaire a été étouffée ou classée sans suite, bien que des personnes soient déjà écrouées à Antanimora. Quoi qu'il en soit, Olga Ramalason, Jean de Dieu Maharante, Tinarivelo Razafimahefa ou encore Lanto Rakotomanga sont bel et bien candidats pour la course à Tsimbazaza et ces affaires n'ont pas remis en cause leur éligibilité.