Elle s'appelait Haman Adama, née Halimatou Mahonde. Elle est décédée ce lundi, 29 avril 2024, des suites d'une longue maladie, a appris Camer.be avec consternation. Âgée de 78 ans, elle était originaire de Garoua, région du Nord Cameroun. Femme politique camerounaise, elle occupe le poste de ministre de l'Éducation de base du 08 août 2004 au 30 juin 2009.
Native de la Benoué, Haman Adama suit une formation professionnelle à l'École nationale d'administration et de magistrature (Enam). Elle fait son entrée au gouvernement du 18 mars 2000 comme secrétaire d'État à l'Éducation nationale du Cameroun.
Elle est incarcérée à la prison centrale de Yaoundé, pour détournement de deniers publics, le 6 janvier 2010. Mais un an avant, elle est sortie du gouvernement, et remplacée par Youssouf Adidja Alim, originaire de la Bénoué tout comme elle. C'est après avoir séjourné au quartier 5 de la prison centrale de Kondengui à Yaoundé plus de deux ans, qu'elle sera officiellement notifiée des faits qui lui sont reprochés. Une vraie torture pour elle. Initialement mise aux arrêts pour un détournement de près d'un milliard de francs CFA, le juge d'instruction va finalement estimée le montant à environ cent millions francs CFA.
Comme chefs d'accusation, il lui était reproché des malversations sur les marchés publics liés à la gestion du paquet minimum. Il s'agit d'une dotation censée garantir la gratuité de l'enseignement primaire au Cameroun. Mais Haman Adama va s'approprier une disposition du texte régissant le fonctionnement du Tribunal criminel spécial et qui offre la possibilité à l'accusé de rembourser le corps du délit. Aussi va-t-elle restituer à l'Etat la somme de 212,5 millions de Fcfa. Un acte qui lui a fait bénéficier de l'arrêt des poursuites contre sa personne et de recouvrer la liberté. Une liberté qu'elle n'hésitera pas paradoxalement d'exhiber, en battant campagne pour le compte du RDPC, parti au pouvoir, pour les élections législatives et municipales de 2013.