Trois adolescentes formées en 2023 dans le cadre du programme Illimin dans la région de Diffa témoignent du changement positif que ce programme a apporté dans leur vie. Elles se réjouissent des revenus qu'elles tirent de leurs propres activités et elles rêvent de carrière, de mariage et de moyens de soutenir leurs familles et leurs communautés
Hassia, veut devenir infirmière après son passage à l'Espace Sûr de son quartier
Hassia Mounkaila a 18 ans. Avec un sourire aux lèvres qui exprime son actuelle confiance en soi, Hassia raconte son adolescence. Orpheline de père dès l'âge de 12 ans, elle a été élevée par sa maman qui tenait un petit commerce de vente de beignets. " Je suis la troisième d'une famille de sept enfants.
J'ai abandonné l'école en classe de cours moyen de deuxième année parce que ma mère n'avait pas les moyens pour s'occuper de mes trois soeurs, mes deux frères et de moi ", raconte Hassia. En 2020, elle intègre le programme Illimin. " Toute ma vie s'est complétement transformée après avoir fréquenté l'Espace Sûr de mon quartier. J'ai appris à connaitre mon corps, à avoir confiance en moi, l'hygiène corporelle et j'ai acquis des connaissances sur la santé de la reproduction et l'importance des activités génératrices de revenus", se réjouit-elle.
Hassia a retrouvé le goût de l'école. Elle a repris le chemin de l'école grâce à l'accompagnement de la mentor de son Espace Sûr et l'appui du ministère en charge de l'Education. Aujourd'hui, Hassia est en classe de 3ème, au collège d'enseignement secondaire de la ville de Diffa. " Mon rêve est de continuer mes études dans une école de santé pour devenir infirmière en vue d'aider ma communauté", confie-t-elle. Après ses études, Hassia souhaite se marier avec la personne de son choix.
Mariama Tahirou, la jeune entrepreneure
Mariama Tahirou est âgée de 17 ans. Il y a deux ans, elle a fréquenté l'espace sûr Château de Diffa dans le cadre de l'initiative adolescente du Niger Illimin. Elle s'était inscrite grâce à la marraine Adama qui accompagne et oriente les adolescentes du quartier vers le centre de santé ou les services de prise en charge des violences basées sur le genre (VBG).
" De tous les modules enseignés à l'Espace Sûr, c'est surtout le module sur la santé de la reproduction qui m'avait beaucoup marqué. Car j'ai appris sur mon corps : les règles mensuelles et le bon comportement à adopter pendant sa période de menstruation. Bref je sais entretenir mon corps", explique Mariama Tahirou.
Au cours de sa formation au sein du programme illimin, Mariama Tahirou a appris le tricotage, le perlage et la couture. Aujourd'hui Mariama Tahirou est autonome. Elle peut faire face à ses dépenses. "Je produis en moyenne six draps de lit par mois que je vends à 18.000 F CFA l'unité. C'est avec ça que j'arrive à prendre en charge les besoins de mes jeunes frères et soeurs", souligne-t-elle. Mariama Tahirou est contre le mariage des enfants." Ils ont de graves conséquences sur la vie d'une adolescente, tant sur le plan moral que physique ", assuret-elle, montrant ains qu'elle a bien retenu ses connaissances acquises au niveau de l'Espace Sûr. Elle souhaite se marier" à 22 ans, le temps de poursuivre mon rêve de devenir entrepreneure afin d'être économiquement indépendante".
Fanna Moustapha, la styliste en herbe
Fanna Moustapha est la deuxième d'une famille de huit enfants, quatre filles et quatre garçons. Elle a 18 ans mais elle n'est jamais allée à l'école. Toutefois, grâce à sa participation au programme Illimin en 2023, Fanna sait aujourd'hui lire et écrire en langue hausa. Elle y a appris la couture et la confection des draps. " Le passage dans ce programme illimin m'a grandement ouvert les yeux et j'ai vite compris qu'une fille ne doit pas rester les mains croisées sans rien faire.
Elle doit apprendre. Parce que j'ai mis cela en application, aujourd'hui je suis couturière. Je rêve de devenir une grande styliste avec un grand atelier de couture où je peux aider d'autres jeunes à se lancer dans la couture", a indiqué Fanna Moustapha. Pour le moment Fanna travaille dans un atelier de couture comme aide couturière. Elle arrive faire des économies mensuelles de 50.000 FCFA.