Au Congo-Brazzaville, les autorités sont invitées à faire leurs déclarations de conflits d'intérêts. À cet effet, depuis quelques jours, les hauts fonctionnaires, les ministres, et autres cadres défilent devant la Haute autorité de lutte contre la corruption pour faire leurs déclarations. Il s'agit de lutter contre le double emploi.
Pour la société civile, l'opération est loin d'être une volonté du gouvernement, elle serait plutôt impulsée par le Fonds monétaire international (FMI) qui organise, dans quelques jours, une mission de contrôle à Brazzaville.
Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, et Bruno Jean-Richard Itoua, ministre du Pétrole, premier produit d'exportation du Congo, étaient parmi les dirigeants à accomplir ce devoir.
Emmanuel Ollita Ondongo, président de la Haute autorité de lutte contre la corruption (Halc), explique ce qu'il y a à corriger exactement.
« Nous avons des cadres qui sont utilisés çà et là et se retrouvent avec beaucoup de traitements chaque fin de mois. Nous avons des cadres ordonnateurs qui choisissent comme DAF (Directeur administratif et financier) leurs propres filles. Tout cela rentre dans le conflit d'intérêt. Je pense qu'il est temps de corriger ces erreurs et il est temps de construire le Congo », a-t-il indiqué.
Pour sa part, Brice Mackosso, de la Commission Justice et Paix salue l'initiative mais il y voit plutôt une pression du FMI.
« Evidement, le FMI a une mission au Congo-Brazzaville dans le cadre de la revue de Facilité élargie de crédit. La mission va avoir lieu la première quinzaine du mois de mai. Je comprends aisément pourquoi le gouvernement de la République se presse à remplir évidemment ce repère structurel [de déclaration de conflits d'intérêts, ndlr] », a-t-il dit.
La Haute autorité de lutte contre la corruption affirme avoir reçu déjà plus de 300 personnes. L'opération prend fin, ce mardi 30 avril.