Stress post-traumatique, insomnie, isolement, irritabilité accrue... les blessures invisibles infligées à ceux qui ont été témoins de violences laissent de graves séquelles difficiles à déceler.
Depuis plusieurs années, les civils du Burkina Faso ne font pas exception. Plus de deux millions de personnes n'ont eu d'autres choix que de quitter leur foyer. En fuyant, elles emportent avec elles quelques effets personnels mais surtout de lourds souvenirs.
Aly : la culpabilité du survivant
Aly a 15 ans. Sa famille et lui ont été forcés de quitter leur maison il y a trois ans. Ils ont trouvé refuge dans un quartier de déplacés très dense à la périphérie de Ouahigouya, dans le nord-ouest du Burkina Faso. Mais depuis trois ans, les souvenirs hantent les nuits d'Aly, provoquant chez lui insomnie et terreur nocturne.
« On a commencé par des médicaments traditionnels puis la médecine moderne mais sans résultat », explique le père d'Aly.
Puis, c'est au cours d'une session de sensibilisation sur les troubles mentaux mise en place dans le quartier de déplacés que la mère d'Aly décide de l'inscrire à une thérapie dans le centre médical de Lazaré, soutenu par le CICR.