Pas de bus Dakar Dem Dikk au Sénégal hier, lundi 29 avril 2024. Les travailleurs de la société de transport public Dakar Dem Dikk ont décidé de garer les bus. Mettant à exécution un mot d'ordre de grève pour dénoncer une série de nominations et de promotions par le Directeur général, des décisions perçues comme clientélistes et préjudiciables à l'entreprise, les travailleurs de Dakar Dem Dikk (DDD) ont refusé de s'atteler au travail en immobilisant les bus sur toutes les lignes. Après la visite du ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, El Hadji Malick Ndiaye, ces derniers ont finalement décidé de suspendre leur mot de grève.
Hier, lundi matin, les bus de la société de transport public Dakar Dem Dikk (DDD) n'ont pas circulé. La raison, les trois syndicats qui regroupent les travailleurs de la boîte sont en grève, pour dénoncer la série de nominations à travers une note de service prise vendredi dernier par le Directeur général, expliquent-ils. Ces derniers ont spontanément refusé de s'atteler au travail, en immobilisant les bus. Conséquence, il n'y a pas eu de transports urbain, interurbain et international puisqu'aucun bus de Dakar Dem Dikk Sénégal Dem Dikk et Afrique Dem Dikk n'a transporté de passagers hier, lundi, du moins jusqu'à la mi-journée.
Ce qui a causé des désagréments, notamment sur l'interurbain et l'international, avec des centaines de voyageurs à destination des régions intérieures et de la sous-région (Gambie etc.) qui ont déjà fait leurs réservations et qui se sont retrouvés bloqués à Dakar, au Terminus de Liberté V. Furieux, ces clients ont exigé le remboursement de leurs tickets (billets) de voyage, en vain.
Les agents dénoncent ce qu'ils qualifient de promotions indues, jugées politiques, par le directeur général de la société nationale de transport. «La Direction a fait la promotion de certains employés qui ont battu campagne pour le Directeur général lors de la dernière élection», lance Mbaye Diaw, un des porte-paroles des grévistes. Et d'ajouter : «Une promotion dans une entreprise doit être basée sur le mérite, la compétence, l'ancienneté. Mais, aujourd'hui, même ces anciens sont lésés», déclare M. Diaw.
Sur ce, les employés menacent de passer à la vitesse supérieure si une solution n'est pas trouvée d'urgence. «Nous voulons l'annulation des notes de service prises vendredi dernier. Nous n'excluons pas de passer à la vitesse supérieure et d'aller vers une grève illimitée. Nous interpelons le président de la République et son Premier ministre», prévient M. Diaw. En plus de dénoncer des promotions jugées partisanes, ces employés de Dakar Dem Dikk, réclament de meilleures conditions de travail et des salaires décents.
Et pour parer à toute éventualité, très tôt le matin, des gendarmes ont été déployés dans les différents dépôts de DDD de Ouakam et de Thiaroye, à la demande de la Direction. Malgré tout, les travailleurs des trois syndicats ont réussi à bloquer le réseau de transport urbain (Dakar Dem Dikk), interurbain (Sénégal Dem Dikk) et international (Afrique Dem Dikk).
À en croire Mayoro Fall, du Syndicat démocratique des travailleurs de Dakar Dem Dikk (SDT3D), «tous les bus sont bloqués tôt, ce lundi matin, au niveau des dépôts de Thiaroye et Ouakam, pour bloquer le réseau et ceci jusqu'à nouvel ordre». L'objectif, selon les travailleurs, c'est obtenir «la satisfaction de la totalité de lé plateforme revendicative». La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, note le syndicaliste, «ce sont des promotions tous azimuts ces derniers jours, alors que nombre d'anciens travailleurs plus méritants sont laissés en rade». Toutefois, précise M. Fall, «il a été constaté le saccage de19 bus Iveco au niveau du dépôt de Ouakam». Pour M. Fall, «ce forfait a été orchestré par des proches de la Direction, avec comme objectif de nous faire porter ça». Pour Marc Tendeng, Secrétaire général des travailleurs de DDD ces promotions sont «une forfaiture qu'il faut dénoncer... Sachant qu'il (le DG) va quitter l'entreprise, il se précipite pour caser ses (militants politiques, ndlr) alors qu'on a d'autres priorités ailleurs», a dit M. Tendeng.