Le ministère des Travaux publics a promis, en début d'année, la réalisation de la deuxième vague des travaux d'urgence sur les infrastructures routières entre Mahajanga et la capitale.
La première vague du projet, réalisée par la composante Fonds de contingence pour les réponses d'urgence (CERC), s'est achevée en 2023. Les travaux de réhabilitation concernent des axes et des portions ravagés par les intempéries et le cyclone en 2022. L'entreprise chinoise Zongmhei est chargée de ce projet dont l'objectif est d'améliorer la maintenance et la durabilité du réseau routier à Madagascar.
Aujourd'hui, la deuxième vague du projet tarde à démarrer, malgré l'état de dégradation avancée de la Nationale 4. Cette seconde étape concerne surtout l'axe Ambondromamy-Mahajanga. Pourtant, des études préliminaires ont été effectuées en février, par les responsables, mais la RN4 ne cesse de se détériorer, surtout entre Mahajanga et Berivotra jusqu'à Ambovondramanesy. Le trajet est effectué aujourd'hui en une heure et demie contre quarante-cinq minutes auparavant.
La pire portion se situe à Amboromalandy, en passant par Andranofasika, Ambondromamy et jusqu'à Tsarahonenana, à plus d'une heure de Maevatanàna. Les nids de poule devenus d'autruche encombrent la chaussée et les véhicules ont du mal à se déplacer. La situation se rapproche de celle de la RN6 sur laquelle la profondeur des excavations dépasse les 70 cm. La seule différence est qu'elles ne sont pas inondées car les crues se sont retirées. Plusieurs poids lourds et camions sont tombés en panne sur la route.
Le tronçon entre Ankazobe et Mahitsy est également très ravagé. Le trajet total entre Mahajanga et Maevatanàna dure six heures et plus de treize heures jusqu'à Antananarivo pour les véhicules particuliers. Tandis que les taxis-brousse mettent plus de quinze heures à relier la distance.
« Il est normal que le tarif des billets des coopératives nationales augmente car les conducteurs doivent faire l'impossible pour rouler sur cet axe routier très endommagé. Conduire nécessite désormais de gros efforts physiques et mentaux parce que l'état de la route est stressant. L'usure des véhicules impacte également les dépenses. On ne prend plus de plaisir à conduire, c'est devenu un calvaire, mais c'est notre gagne-pain. Les dépenses en carburant augmentent également face à cet état désastreux », déclare un chauffeur travaillant sur la RN4 en résumant la situation.