On dirait que sa tête est une banque d'expressions idiomatiques malgaches. Chaque mot qui sort de sa bouche réanime les dépressifs. Il arrive à résumer dans une chanson de trois minutes une séquence de trois heures. Crime, déception, rage, trahison, savoir-vivre, il relate tout dans ces morceaux. C'est Kemyrah.
Au début du mois, il réalise un duo avec Raboussa. « Never give up » en est le titre. L'egotrip, la fierté d'avoir connu la montée sans se faire aider par qui que ce soit. Oui, ces deux rappeurs vacillaient entre les bas et les hauts durant leur jeunesse. De plus, ils étaient tous deux membres d'un des plus grands collectifs du rap Bonetra Goavan'ny Tany abrégé Bôgota.
Ayant trempé dans le même moule, il n'était pas difficile pour eux de structurer leur style musical. Par ailleurs, en écoutant le titre, l'auditeur remarque une fusion. Les deux artistes ont trouvé un point réunissant deux mondes. Ainsi, deux voix se sont exprimées. Kemyrah, c'est l'artiste en vogue. Il s'est adapté à l'esthétique musicale de nos jours, tandis que Raboussa, essaie de suivre la « vibe », tout en restant lui-même.
Du haut de ses 25 ans de carrière, cette bête de scène en a dans le ventre. De surcroît, le thème lui convient. Il a toujours écrit ce genre de texte. En outre, tournée en France, « Never give up », illustre la réussite de deux hommes, dont l'un y réside, alors que l'autre arrive enfin à s'offrir des vacances à « an-dafy ». « Never give up » c'est aussi « Ne jamais abandonner, demain vous serez peut-être comme nous ». Du reste, la chanson est une combinaison très « kiffée » par les jeunes malgaches.