Rabat — L'importance de l'agriculture de conservation dans le contexte des défis climatiques a été au centre d'un atelier d'échange "Science-Policy Dialogue", tenu dans le cadre du 16è Salon International de l'Agriculture au Maroc (SIAM) de Meknès (du 22 au 28 avril).
Organisé par le Centre de Compétences en Changement Climatique (4C Maroc) dans l'espace "l'Agora pour la Résilience" au Pavillon International du SIAM sur le thème "Agriculture conservatrice et climato-résiliente au Maroc : Enjeux et opportunités pour une meilleure adaptation", en partenariat avec le Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA) et l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), cet événement a réuni un panel diversifié d'experts, de décideurs, de chercheurs, d'agriculteurs et d'acteurs clés au niveau local, national, africain et international, indique 4C Maroc dans un communiqué.
Placé dans le cadre de l'initiative du Consultative Group on International Agricultural Research (CGIAR) et dans le cadre du projet "Climate Change Policy Dialogue in Morocco", cet atelier a été l'occasion de mettre en lumière les défis pressants auxquels l'agriculture marocaine est confrontée en raison des changements climatiques et de la raréfaction des ressources en eau.
L'agriculture de conservation, un concept de gestion des agroécosystèmes a pour but l'amélioration soutenue de la productivité, l'augmentation des profits et la sécurité alimentaire, tout en préservant l'environnement et ses ressources naturelles. Il s'agit de bonnes pratiques agricoles qui préservent la qualité et la santé des sols, garantissent la disponibilité en eau et protègent la biodiversité et les services écosystémiques, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, explique-t-on.
Elle contribue également à renforcer la résilience des exploitations agricoles face aux aléas climatiques et à la pénurie d'eau. De surcroît, en favorisant la séquestration du carbone, l'agriculture de conservation peut jouer un rôle dans les efforts de lutte contre le changement climatique, tout en améliorant la durabilité et la productivité à long terme du secteur agricole marocain et en contribuant à la sécurité alimentaire du Royaume.
Durant cet événement, les participants ont eu l'opportunité d'échanger des expériences, des idées et des bonnes pratiques pour promouvoir une agriculture durable et climato-résiliente, adaptée aux réalités environnementales du Maroc.
Des discussions animées ont eu lieu autour des meilleures stratégies et approches à adopter pour faire face à la pénurie d'eau et aux impacts du changement climatique sur l'agriculture, notamment autour du semi-direct, relève le communiqué.
Cette technique culturale, qui consiste à faire pousser des cultures sans préparation mécanique du lit de semence et en perturbant le moins possible le sol depuis la récolte de la culture précédente, permet de créer un environnement propice à la croissance des cultures en préservant la qualité du sol, en améliorant la rétention de l'eau et de l'humidité, tout en limitant les pertes de nutriments.
Les interventions des parties prenantes ont souligné l'importance cruciale d'une approche collaborative et inclusive, impliquant les acteurs du secteur agricole, de la recherche, des politiques publiques (y compris dans le domaine de l'environnement, des finances et de l'industrie), des bailleurs et de la société civile pour la mise à l'échelle de ces approches qui renforcent la résilience des agriculteurs marocains, notamment des petits exploitants. De plus, l'accent a été mis sur la nécessité de renforcer les capacités techniques et institutionnelles pour une meilleure adaptation aux défis climatiques.
Les participants à cet atelier ont exprimé leur engagement à poursuivre le dialogue et la collaboration pour élaborer des solutions concrètes et durables pour l'avenir de l'agriculture au Maroc, conclut la même source.