Tunisie: Bulletin environnement Mai 2024

TUNIS — Gaspillage alimentaire: Le gachimètre, un outil recommandé pour sensibiliser au gaspillage du pain en Tunisie

Des experts, réunis, à la Cité des Sciences de Tunis, ont recommandé la mise en place de gachimètres, un des mécanismes les plus simples à mettre en place en restauration collective (cantines, retaurants universitaires), pour sensibiliser au gaspillage alimentaire.

Il s'agit de contenants qui peuvent être fabriqués à partir de matériaux de récupération et installés dans les lieux de restauration pour déposer le pain qui n'a pas été consommé.

Ce dispositif pourrait aider à sensibiliser les enfants et des jeunes élèves à la nécessitét de rationaliser la consommation dans un contexte de changement climatique et de risques de raréfaction des ressources.

En Tunisie, 900 000 unités de pain sont jetées par jour, selon l'ONAGRI qui cite une étude de l'Institut national de la consommation (INC) qui date de 2017. C'est l'équivalent de 51% de la production nationale de blé tendre. Ce gaspillage de pain est estimé à un équivalent en farine de 54200 t par an, sachant que le rendement en farine du blé tendre est de 75%, la quantité de farine jetée correspond à 72.300 t de blé tendre.

Ainsi, la quantité jetée correspond à 51% de la production nationale (moyenne 2016-2019). Ce gaspillage représente également, 5,7% de la consommation. Il faut souligner que la Tunisie est fortement dépendante aux importations pour le blé tendre à un taux de 90% de la consommation nationale.

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Appel pour protéger la biodiversité de Gâraa Sejnane

Le Bureau du WWF Afrique du Nord a lancé un appel aux organisations de la société civile tunisiennes (OSC), pour contribuer à la protection de la biodiversité de Gâraa Sejenane, en particulier la population de loutres d'Eurasie, espèce adaptée à la vie semi-aquatique et quasi-menacée. Elle est intensément chassée pour sa fourrure, sa viande mais aussi parce que ce "mangeur de poissons" était considéré comme un concurrrent par les pêcheurs. La dégradation des habitats naturels, la raréfaction du réseau hydraulique et la pollution chimique se sont ajoutées à cette persécution.

Les OSC sélectionnées auront pour mission d'effectuer des enquêtes détaillées sur le terrain pour inventorier la faune, en suivant les protocoles de Ramsar et de MEDWET, indique le WWF Afrique du Nord.

Il s'agit également, de rédiger un rapport scientifique basé sur les résultats des enquêtes, présentant l'état de la biodiversité, élaborer un plan d'action pour la conservation des loutres d'Eurasie, aligné avec les directives de l'UICN et organiser un atelier de formation sur le suivi scientifique de la biodiversité, théorique et pratique.

Ce projet qui vise à préserver la précieuse faune tunisienne et ses habitats naturels va durer 7 mois, de mai à novembre 2024.

Surveillance de la qualité de l'air: Sur 30 stations, seulement 12 stations sont actuellement fonctionnelles

Le Réseau National de Surveillance de la Qualité de l'Air en Tunisie compte 30 stations de surveillance de la qualité de l'air dont 15 stations de surveillance de l'ozone (polluant secondaire). Actuellement, seulement 12 stations de surveillance de la qualité de l'air en Tunisie sont fonctionnelles, 8 en arrêt provisoire (pour rénovation et renouvellement du parc) et 10 stations en arrêt et nécessitant des travaux d'aménagement et de remplacement des analyseurs, a indiqué l'Agence Nationale de Protection de l'Environnement (ANPE), responsable de ce réseau, dans sa réponse aux questions de l'agence TAP.

L'ANPE, est responsable du Réseau National de Surveillance de la Qualité de l'Air et ce en application de l'article 3 du décret gouvernemental n° 2018- 448 du 18 mai 2018, fixant le mode de fonctionnement de ce réseau.

L'agence assure ainsi le fonctionnement du réseau, la gestion de ses équipements et son développement et ce en coordination avec les ministères concernés.

Les stations fixes sont installées en prenant en considération les études relatives à la densité démographique, le trafic routier, la présence des zones industrielles, les facteurs climatiques et les reliefs et les données épidémiologiques et sanitaires.

"Certaines stations ont été vandalisés (volées et/ou incendiés) et ne sont plus opérationnels et certaines sont en cours de rénovation (renouvellement des anciens analyseurs)", selon l'ANPE.

Trois types de stations sont gérées par l'ANPE : station urbaine (Grand Tunis, Bizerte, Sousse, Gafsa, Zaghouan), station de proximité industrielle (Sfax, Gabès,,,) et station péri-urbaine (Tozeur, kébili, Djerba, Jendouba,,,),

Les données collectées grâce à ces stations servent ainsi à contribuer à l'élaboration d'une stratégie nationale dans le domaine de la qualité de l'air et à proposer des solutions et des mesures adéquates pour prévenir, limiter et réduire la pollution de l'air et ses impacts sur la santé et l'environnement, ainsi qu'à adopter les procédures préventives et curatives nécessaires pour la préservation de la qualité de l'air.

Rencontre de l'agroécologie

Le réseau tunisien de transition vers l'agroécologie organise les 4 et 5 mai à Bizerte, la rencontre de l'agroécologie. Au programme de cette rencontre figurent plusieurs séminaires et ateliers dédiés notamment à l'agroécologie en tant que moyen de lutte contre le changement climatique, « la transition écologique : méthodologie, défis et opportunités », les pesticides et la diversité biologique, l »a souveraineté alimentaire : les politiques publiques et les moyens de gouvernance des systèmes alimentaires en Tunisie » et le renforcement de l'entreprenariat dans le domaine de l'agroécologie , ainsi que l'accès des produits de cette agriculture au marché local.

Le FTDES publie un guide sur l'organisation d'une campagne de plaidoyer environnemental

Le Forum Tunisien pour les Droits économiques et Sociaux (FTDES) vient de publier un guide sur la création d'une campagne de plaidoyer environnemental, destiné aux écologistes et activistes environnementaux.

L'objectif étant de permettre à ces activistes et même aux citoyens souhaitant signaler un dommage écologique de se doter des mécanismes nécessaires à la préservation de leurs droits à un environnement sain, indique le FTDES dans son guide.

Il s'agit de faire entendre les voix des personnes, dont les droits environnementaux sont bafoués comme le droit d'accès à l'eau potable et aux services d'assainissement en vue d'améliorer leurs conditions de vie et assurer leur bien-être.

A travers cette campagne, le FTDES veut oeuvrer à favoriser l'application de la loi ou son amendement et à inciter les décideurs à réviser leurs politiques afin de consacrer la justice environnementale.

"Ma semence, Ma Vie", une campagne de l'AFSA pour soutenir les systèmes semenciers paysans

L'Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) a lancé sa campagne "Ma Semence ma Vie", une initiative importante visant à promouvoir les systèmes semenciers paysans (SSP) et à contrer l'empiètement de l'agriculture industrielle intensive et de la monoculture sur le continent.

Cette campagne, qui coïncide avec la Journée internationale des semences, célébrée chaque année le 26 avril, plaide en faveur des semences sans brevet et la préservation des systèmes semenciers traditionnels, qui sont au coeur du patrimoine agricole de l'Afrique.

Les paysans africains ont été l'épine dorsale du succès agricole du continent, alimentant un système qui soutient plus de 80 % de la population avec des cultures diversifiées, nutritives et résistantes. Cependant, ces pratiques traditionnelles sont de plus en plus menacées par l'agriculture industrielle et les multinationales semencières, influencées par l'héritage de la colonisation et du commerce, note l'AFSA.

La campagne " Ma Semence ma Vie " vise également, à galvaniser le soutien et l'action à grande échelle en faveur des SSP dans toute l'Afrique, en plaidant pour leur reconnaissance et leur protection en tant que pierre angulaire de la souveraineté alimentaire et de la biodiversité face aux défis posés par l'agriculture industrielle et les OGM.

Une alliance de bailleurs de fonds s'engage à verser 60,8 millions USD pour protéger la Méditerranée

Des bailleurs de fonds réunis au sein des "Med Donors", dont font partie la Fondation Prince Albert II de Monaco et des donateurs privés et publics de premier plan ont ainsi annoncé leur engagement à verser un total de 60,8 millions d'USD (pour les efforts de conservation marine au cours des cinq prochaines années, et ce en marge de la conférence "Our Ocean 2024", tenue à Athènes en Grèce, du 15 au 17 avril 2024.

Cet engagement s'inscrit dans le cadre d'une initiative historique visant à préserver l'intégrité écologique de la mer Méditerranée, impliquant des organisations philanthropiques pour la réalisation de l'objectif ambitieux de protéger 30 % de la Méditerranée d'ici à 2030, dont 10 % sous forme de zones strictement protégées, indique les fondations philantrophiques Dona Bertarelli et Sails of Change, dans un communiqué.

La région méditerranéenne, réputée pour la richesse de sa biodiversité marine et son statut de "hotspot" mondial pour les espèces endémiques, est confrontée à des menaces croissantes liées au changement climatique, à la pollution et aux pratiques de pêche non durables.

JME: Campagne pour la restauration des terres

Une campagne mondiale de lutte contre la désertification, de restauration des terres et de renforcement de la résistance à la sécheresse a été lancée par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et le Royaume d'Arabie saoudite en prévision de la Journée mondiale de l'environnement (JME) 2024, d'après le PNUE. Le Royaume doit accueillir du 2 au 13 décembre 2024, la plus grande conférence des Nations unies sur les terres et la sécheresse dans le cadre la 16e session de la Conférence des parties à la Convention (COP16).

Cette Journée mondiale de l'environnement, qui sera célébrée comme toutes les années, le 5 juin 2024, vise à soutenir l'accélération des progrès sur les engagements onusiens relatifs à la décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030) et la campagne de l'Arabie saoudite se rattachant au thème de la COP-16 « Nos terres, notre avenir ».

Le PNUE rappelle qu'« À l'échelle mondiale, les pays se sont engagés à restaurer un milliard d'hectares de terres, une superficie supérieure à celle de la Chine - en protégeant 30 % des terres et des mers pour la nature et en restaurant 30 % des écosystèmes dégradés de la planète.

Selon les données de la CNULCD, « jusqu'à 40 % des terres de la planète sont dégradées, ce qui affecte la moitié de l'humanité.... Si les tendances actuelles se poursuivent, il faudra restaurer 1,5 milliard d'hectares de terres d'ici à 2030 pour parvenir à un monde neutre en matière de dégradation des terres ».

Climat: Les économies du G7 doivent réduire leurs propres émissions de 58 % d'ici à 2030

Pour contribuer à limiter le réchauffement à 1,5 °C, les économies du G7 doivent réduire leurs propres émissions de 58 % d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2019. Les gouvernements du G7 sont en passe de réaliser à peine la moitié des réductions d'émissions de gaz à effet de serre nécessaires d'ici 2030 pour atteindre l'objectif de 1,5°C de l'Accord de Paris, dévoile une analyse de Climate Analytics. Ces conclusions sont publiées quelques jours avant la réunion des ministres du Climat, de l'Énergie et de l'Environnement du G7 à Venaria Reale, en Italie (28-30 avril 2024).

Le niveau d'ambition collective actuel du G7 pour 2030 est insuffisant (40-42 %), mais les politiques existantes suggèrent que le G7 ne parviendra probablement qu'à une réduction de 19-33 % d'ici la fin de la décennie. Les membres du G7 sont appelés à s'engager à éliminer progressivement, la production nationale d'électricité à partir de charbon et de gaz fossile d'ici 2030 et 2035 respectivement.

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