Sénégal: La responsable d'une association plaide pour une gestion durable de l'eau

Dakar — La présidente de l'association des jeunes professionnels de l'eau, Dr Fatima Sall, a plaidé, mardi, pour une gestion durable du liquide précieux.

"Nous sensibilisons les populations contre l'utilisation abusive de l'eau et faisons un plaidoyer pour que son usage soit inscrit dans la durabilité, bien au-delà d'une utilisation simple pour satisfaire un besoin", a-t-elle dit.

Dr Fatima Sall intervenait lors d'un panel axé sur le thème : "l'eau, un trésor collectif", tenu dans le cadre de la 6ème édition du festival Film femmes d'Afrique.

Elle a invité les autorités publiques à repenser les politiques par rapport à la tarification de l'eau, pour résoudre le problème d'accès, "surtout en monde rural".

"Il existe d'énormes disparités et inégalités au Sénégal en matière d'accès à l'eau", a-t-elle relevé insistant sur la nécessité de réfléchir sur sa gouvernance et la représentativité des femmes dans ce secteur.

La directrice de l'école doctorale eau, qualité et usages de l'eau de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Pr Awa Niang Fall, a souligné que la marchandisation de l'eau fait que certaines populations défavorisées ont du mal à s'acquitter des coûts pour y accéder.

Selon elle, l'accès à l'eau de certains secteurs ne doit pas nécessiter des tarifs à répercuter sur les populations, mais plutôt une régulation en fonction des revenus des ménages.

"Il s'agit ici, de ne plus calculer le prix de l'eau en fonction de la taille des ménages, mais de plutôt de prendre en compte le niveau des revenus des personnes qui sont branchées au réseau. Cela serait beaucoup plus équitable", a-t-elle expliqué.

Pour sa part, la directrice de l'hydraulique et responsable de Programme d'accès à l'eau potable (PAEP), Ndèye Abibatou Lô, s'est félicitée des bons résultats enregistrés par le Sénégal en matière d'accès à l'eau potable, "malgré les disparités" entre le milieu rural et urbain.

"En résolvant la qualité d'eau, on résout aussi la quantité. Nous devons toujours chercher les solutions optimales pour résoudre les problèmes liés à l'accessibilité de l'eau d'une zone à une autre", a-t-elle préconisé.

Co-organisatrice du festival, Lieke Berghauser Pont a rappelé que dans un avenir proche, la moitié de la population mondiale aura un problème d'accès à l'eau.

"Il existe un lien très fort entre la crise de l'eau et la guerre, raison pour laquelle nous avons trouvé important de parler de ce thème", a-t-elle fait valoir.

Lancé le 26 avril, le festival Film femmes d'Afrique axé sur l'urgence climatique et paix prendra fin, le 4 mai.

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