La Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP), dans un communiqué du 1er mai, estime que le cas du cardinal Ambongo ne doit pas être une priorité pour le procureur général près de la Cour cassation, bien que personne ne soit au dessus de la loi dans le monde et, particulièrement, en République démocratique du Congo.
"Considérant que le cardinal Ambongo, en tant que membre de la société civile, avait dans ses propos donné son avis sur une question d'actualité et ces propos ne violent en aucun cas l'article 23 de la Constitution congolaise du 18 février 2006, notre ardent souhait est que le procureur général près la Cour de cassation veille sur l'accélération des procédures de désengorgement des prisons dans le pays, de contrôler des cachots clandestins, poursuivre les détourneurs des deniers publics, combattre les détentions arbitraires, emprisonnements illégaux, le respect de délai d'arrêt tels que prévus par la loi...", a souligné la FBCP.
Elle exhorte également le procureur général à envisager des sanctions contre certains magistrats indisciplinés et à veiller à l'amélioration des conditions de travail des magistrats et des personnels des prisons et maisons d'arrêt à travers le pays. La FBCP rappelle, en effet, au procureur général près la Cour de cassation qu'aucun jour ne passe sans qu'on enregistre des cas de décès dans les prisons congolaises dus à des étouffements.
Le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, avait ordonné, le 27 avril, au procureur général près la Cour d'appel de Matete d'ouvrir une information judiciaire à charge du cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque métropolitain de Kinshasa. Dans une correspondance, il accuse ce pasteur de l'Eglise catholique de "violenter délibérément les consciences et semble trouver un plaisir à travers les faux bruits et autres incitations de la population à la révolte contre les institutions établies et attentats contre les vies humaines". Ce haut magistrat souligne qu'il avait déjà invité le prélat catholique à son office, le 25 avril, pour un échange autour de certains dossiers en instruction, mais l'intéressé aurait décliné cette invitation.