Les dernières sorties des dames Édith Kah Walla et Maximilienne Ngo Mbe m'ont énormément surpris et déçu du fait que je les considérais jusqu'ici comme des acteurs majeurs de la lutte pour l'avènement de la démocratie et de l'État de droit dans notre pays.
D'emblée, je ne comprends pas par quelle alchimie on ose opposer l'inscription sur les listes électorales (droit citoyen) et le droit de vote (devoir citoyen) d'une part à la résolution de la crise anglophone ainsi qu'à la la nécessité d'organiser des manifestations pacifiques pour faire tomber le régime de M. Biya d'autre part.
Quand un citoyen jusqu'ici non inscrit décide d'aller s'inscrire sur la liste électorale, cela participe d'une prise de conscience salutaire pour le changement dans notre pays. C'est justement ce citoyen qui est le plus capable de mobiliser les autres par effet domino en présentant le récépissé de sa carte électorale ou sa carte électorale définitive. L'inscription massive des citoyens sur les listes électorales est le déterminant préalable qui permettra de créer la masse électorale critique.
C'est pour cette raison que nous avons lancé dans le cadre de l'APC une dynamique autour d'une personnalité en l'occurrence le leader de l'opposition le Prof Maurice KAMTO sorti officiellement deuxième à la dernière présidentielle. Dynamique articulée sur un élément central et préalable à toute chance de faire partir le régime en place par les urnes et dans la paix: l'inscription massive des citoyens sur les listes électorales. Cette dynamique nécessaire autour du candidat de l'APC à la présidentielle de 2025 a eu pour effet immédiat un engouement exceptionnel voire historique que chacun peut observer depuis janvier dernier. Même les honteuses et grossières manœuvres d'ELECAM ni ses multiples violations des lois électorales et de la constitution n'ont jusqu'ici réussi à faire retomber cet engouement exceptionnel.
Notre engagement politique de terrain est ancien et connue de tous. Nous avons été de tous les combats : lutte pour un Cameroun meilleur; manifestations publiques (contre la modification de la Constitution en février 2008 ); manifestations, en soutien à nos sœurs et frères qui vivent un drame insoutenable dans les deux régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest, sévèrement réprimées; multiples visites de soutien aux prisonniers politiques anglophones à la prison principale de Nkondengui et dont la dernière en date a provoqué le courroux totalement injustifié du ministre de l'administration territoriale M. Atanga Nji qui a cru devoir fanfaronner sur mon immunité parlementaire; lutte contre les détournements de deniers publics (salaires fictifs, covidgate, Cangate, Routegate etc...); soutien et défense publique des dirigeants et militants du MRC arbitrairement arrêtés, sauvagement torturés et illégalement jetés en prison puis condamnés quand certains étaient aphones ou timorés, etc ... Par conséquent, sur la scène publique camerounaise nul ne peut me donner de leçon sur l'engagement politique, sur le combat politique.
Le fait pour les camerounais de s'inscrire massivement sur les listes électorales est une prise de conscience qui ne les empêche aucunement de se mobiliser pacifiquement pour faire tomber le régime de M. BIYA. Il n'y a aucun antagonisme à ces deux options. Je dis bien AUCUN. Les Sénégalais ont continué de s'inscrire sur les listes électorales tout en restant mobilisés pendant des mois dans la rue à la suite de multiples appels de Ousmane Sonko et de Diomaye Faye. Et c'est la conjonction de cette double stratégie qui a fini par avoir raison du régime dictatorial de Macky Sall dans les urnes. De ce point de vue, dames Édith Kah Walla et Maximilienne Ngo Mbe se sont trompées et elles doivent impérativement présenter des excuses au peuple du changement puis rejoindre le mouvement d'ensemble quel que soit leur candidat préféré lors des prochaines élections. Faute de quoi elles devront accepter d'affronter le peuple camerounais attaché au changement de ses dirigeants par les urnes et dans la paix.
Ceux qui, pour une raison ou une autre, s'engagent dans une opération de démobilisation des camerounais - qui ont répondu favorablement à l'appel de l'APC de s'inscrire sur les listes électorales ainsi qu'aux multiples appels des artistes et des hommes d'église- sont des ALLIÉS OBJECTIFS de M. BIYA et de son régime.
M. BIYA a déjà son ELECAM qui ne ménage aucun effort pour décourager les camerounais de s'inscrire. La nouvelle stratégie désespérée de son régime dictatorial par rapport à la déferlante observée en matière d'inscription sur les listes électorales est de faire monter au créneau des néo-opposants qui propagent ou vont propager l'argutie pitoyable selon laquelle "personne ne peut battre M. Biya et son régime en allant aux élections". Il n'est pas inutile de rappeler qu'en 1992 et en 2018,ce régime là avait été battu dans les urnes. Mais que les institutions chargées de proclamer les résultats en avaient décidé autrement. Poussé dans ses derniers retranchements par la soif perceptible et irrésistible de Camerounais laminés par une sévère misère et décidé de le punir dans les urnes, le vieux pouvoir kleptocrate et incompétent de M. Paul BIYA ferait-il désormais appel à la cinquième colonne pour tenter maladroitement d'échapper à ce qui, à cause de son bilan désastreux de 43 ans de gestion arrogante, est désormais son destin: sa défaite cuisante en 2025? Que dames Édith KAH Walla et Maximilienne Ngo Mbe et les organisations qu'elles représentent se ressaisissent vite avant que le peuple ne les classe définitivement parmi leurs adversaires.
En 2025, l'APC battra M. BIYA dans les urnes, comme en 1992 et en 2018, et contrairement à ces deux précédentes fois, défendra avec acharnement sa victoire. Pour cela elle a déjà un allié de poids, un peuple désormais conscient et debout, pressé d'en découdre avec ses bourreaux.
J'invite les Camerounais de l'intérieur comme de la diaspora à braver tous obstacles dressés sur leur chemin par Monsieur Érick ESSOUSSE et ELECAM pour se ruer devant les différents points d'inscription, à aller massivement voter pour le Changement et l'Alternance le moment venu, et à défendre jusqu'à leur dernier souffle leurs votes, leur dignité de citoyens.
Douala le 1er mai 2024,
Honorable Jean Michel NINTCHEU
Président du FCC
Coordonnateur par intérim de l'APC
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