Candidats du pouvoir et ceux de l'opposition sont en pleine campagne avant la lettre et n'hésitent pas à utiliser les gros moyens pour convaincre les électeurs.
Si l'on se réfère aux textes, la campagne électorale en vue des élections législatives du 29 mai débutera le 8 mai, c'est-à-dire dans une semaine. Mais les candidats n'ont pas attendu cette date pour lancer leur propagande. Depuis le 9 avril, date de publication de la liste officielle des candidatures retenues par l'Organe de Vérification et d'Enregistrement des Candidatures (OVEC), tous les candidats, ou enfin presque, occupent le terrain et ne semblent présenter aucune retenue pour aller aux contacts des électeurs. Meetings, porte-à-porte, distribution de tee-shirts à l'effigie des partis, et même des dotations de cuvettes, seaux et d'autres outils domestiques, organisation de rencontres sportives, actions sociales auprès des églises ou d'autres associations religieuses ou laïques.
Dénonciation. Toutes les conditions d'une propagande avant la lettre sont réunies et tout est permis non pas sans être vu, mais tout se passe au vu et au su de tout le monde. Même les organes responsables de l'organisation des scrutins restent les bras croisés alors que sur le terrain, aucun candidat n'est plus resté dans les starting-blocks. CENI, HCC et autres semblent avoir choisi de cautionner la situation car pour l'heure, aucune réaction ni dénonciation n'a été faite. C'est surtout au niveau des 6 arrondissements de la capitale que cette pré campagne déguisée fait bon train.
Et ce, sous les yeux des autorités. On constate que ce faux départ est à la fois autorisé et généralisé. Candidats du pouvoir et ceux de l'opposition sont en pleine campagne et ils ne lésinent pas sur les moyens. Les candidats indépendants se prêtent, eux-aussi, au jeu du faux départ. Bon nombre d'entre eux sont très présents sur le terrain et tentent de se frayer un chemin entre les candidats de la plateforme « Isika Rehetra Miaraka Amin'i Andry Rajoelina » et ceux du « Firaisankina ».
Impunité. Mais comme à l'accoutumée, ce faux départ va certainement rester dans l'impunité. Il faut reconnaître que ce genre de situation a toujours été une pratique courante durant les précédentes élections présidentielles et législatives. La faute à l'inexistence de textes régissant la période de précampagne.
En effet, mise à part l'interdiction des inaugurations et l'utilisation des prérogatives de puissance publique en période électorale, aucune réglementation ne régit la précampagne. Le principe est simple : tout ce qui n'est pas interdit est permis. Pour les courses et disciplines sportives, les faux départs peuvent entraîner la disqualification. En revanche, pour les élections législatives du 29 mai, tous les coups sont permis et la règle qui sera mise à l'avant est : « Que le plus fort gagne ».