Sénégal: Fête du travail à Matam - Une kyrielle de doléances soumise aux autorités

Les Centrales syndicales du Sénégal (CNTS, UNSAS, CSA, UDTS et la CNTS-FC), n'ont pas fait dans la dentelle pour décrier les maux qui affectent les travailleurs de la région. Sacrifiant à la remise du cahier de doléances au préfet du département de Matam, la Coalition des Centrales syndicales (CCSS) a exhorté «les nouvelles autorités à s'engager résolument et de façon prioritaire au règlement de l'essentiel des revendications du monde du travail, tout secteur confondu».

De la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal (CNTS) à l'Union Nationale des Syndicats Autonomes du Sénégal (UNSAS) en passant par la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal (CSA) ainsi que l'Union Démocratique des Travailleurs du Sénégal (UDTS) et La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS-FC), des travailleurs affiliés à la Coalition des Centrales syndicales du Sénégal, ont défilé, le 1er mai, à travers les artères de la commune de Matam, avant de remettre leur cahier de doléances au préfet du département, Souleymane Ndiaye.

Devant l'autorité, Mamadou Demba Sy, le secrétaire général de l'Union Régionale de la CNTS a appelé à la mise en place de «réformes novatrices dans les relations professionnelles à travers un nouveau contrat social fondé sur un partenariat responsable visant le renforcement du pouvoir d'achat des travailleurs, le dialogue social et le pouvoir de négociation des organisations syndicales».

Pour un front social apaisé, les membres de la Coalition ont, par la voix de leur porte-parole, exigé de l'Etat «l'application de tous les accords signés avec les syndicats des secteurs de l'enseignement, de la santé, de la justice, des collectivités territoriales, des transports, ainsi que l'application de toutes les décisions de justice».

Avant d'appeler les nouvelles autorités à s'engager résolument et de façon prioritaire «à la baisse des prix des denrées de première nécessité, de la fiscalité sur les salaires, des couts de l'électricité, de l'eau et du téléphone ainsi que l'harmonisation des augmentations des salaires des agents de l'Etat y compris les agents des collectivités territoriales».

En plus de «la généralisation de l'indemnité de logement dans le secteur de la santé, la refonte du statut des décisionnaires par la révision du décret 74- 347», ce sont : «la finalisation des décrets concernant le statut des chercheurs de l'ISRA, celle des projets du code du travail et du code unique de sécurité sociale et celle de la réforme hospitalière et de la nouvelle politique de santé qui sont attendues». Comme, notamment, «la révision des conventions obsolètes (Industries alimentaires et le secteur minier qui datent toutes de 1958) ainsi que la ratification des conventions 590 sur le harcèlement dans les lieux de travail»...

Les syndicalistes revendiquent aussi le «renforcement du système éducatif, l'accélération de la formalisation de l'économie informelle et l'adoption du RSPC, la réforme du FNR avec l'intégration des travailleurs des collectivités territoriales et les agents non fonctionnaires de l'état, la réforme des entreprises en difficultés (ex. Poste, SONACOS et les Chemins de Fer)».

LES MAUX DE LA REGION

Sur le registre des doléances, les syndicalistes ont fait état de la grande nébuleuse qui s'articule à l'exploitation des phosphates de Matam, situés dans le département de Kanel, des difficultés dont souffrent les structures hospitalières de la région, la situation des agents des collectivités territoriales ainsi que celle des enseignants décisionnaires.

«C'est avec un cri de coeur que nous posons la doléance des travailleurs des collectivités locales. A la retraite, ces travailleurs n'ont aucun statut, après de nombreuses années de service, ils sont dans le dénuement total, parce que sans revenus conséquents. Une situation qui les pousse à devenir des conducteurs de moto Jakarta pour faire face aux charges familiales», déclare Mamadou Demba Sy.

Avant d'ajouter : «L'Etat du Sénégal a beaucoup fait. Mais nous constatons qu'en 2022, il y a une mesure amenant les travailleurs des Collectivités territoriales à recevoir des augmentations de salaires au même titre que tous les travailleurs du Sénégal, mais les maires et les élus locaux, tardent à appliquer cette mesure-là. La fonction publique locale n'est qu'une chanson des anciens dirigeants, aujourd'hui que notre pays va vers un autre tournant, avec les nouvelles autorités, nous souhaitons, que ce problème soit réglée».

Exhortant les nouvelles autorités à avoir aussi une attention soutenue à l'endroit de l'exploitation des phosphates où «les populations des zones impactées, vivent dans le calvaire avec une escroquerie qui ne dit pas son nom, notamment sur le montant des indemnisations arrêté à 90.000 francs CFA par propriétaire de champ», les syndicalistes attendent que des solutions soient apportées aux conditions des enseignants décisionnaires. «Nous avons constaté qu'une fois à la retraite, les enseignants décisionnaires vivent des conditions dramatiques. Après plusieurs années de service, des décisionnaires qui percevaient entre 300 000 frs ou 600 000 frs, se sont retrouvés avec des sommes dérisoires une fois à la retraite (...)», ont-ils déclaré.

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