Sénégal: Rapport cour des comptes du Prodac – Un échec d'un programme phare du gouvernement sortant

2 Mai 2024

La Cour des Comptes a publié quarante-cinq rapports particuliers couvrant les années 2021, 2022 et 2023 le mardi 30 avril 2024 sur le site de l’institution.

En effet, cette publication intervient à l’issue du Conseil des Ministres du 17 avril dernier où Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye a ordonné la publication des rapports de différents corps de contrôle pour les années allant de 2019 à 2023, incluant ceux de l’Inspection Générale de l’État (IGE), de l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), et maintenant ceux de la Cour des Comptes.

Comme l’avait annoncé Serigne Bassirou Gueye, Président de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) au Sénégal, « nous sommes en train de nous y atteler, et je peux vous assurer que les délais impartis par Monsieur le président de la République seront respectés». Nous y sommes, trois des rapports ont été publiés.

Parmi eux, le rapport définitif du contrôle de la gestion du programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) gestion 2018-2021. Selon les médias nationaux, les enquêteurs ont notifié avoir entendu les coordonnateurs de cette période, Pape Malick Ndour et Mamina Daffé, anciens coordonnateurs du Prodac.

Toutefois, a en croire les documents parcourus par Dakar Actu, au bout des sept années les objectifs assignés au PRODAC n’ont pas été atteints, au regard de l’incomplétude des infrastructures réalisées et de l’échec noté par rapport à sa mission de création d’emplois.

En effet, de l’examen du cadre de suivi-évaluation du PRODAC, il ressort que son ambition était orientée autour d’une création massive d’emplois pour les jeunes et les femmes, sur une durée de cinq ans, à travers, notamment :
-L’installation de 2 000 chefs d’entreprises agricoles à la tête de 2 000 Unités autonomes d’Exploitation (UAE) de 15 ha chacune, en moyenne ;

-La facilitation de la mise en place de 2000 Groupements d’Entrepreneurs agricoles (GEA) comptant, en moyenne, 15 sociétaires, chacune ;

-  Favoriser la création de 120 000 emplois directs avant la fin de l’année 3 du programme ;

- La création de 180 000 nouveaux emplois directs générés par la mise en place, hors DAC, de 90 000 fermes villageoises entre le début de l’année 4 et la fin de l’année 5 ;

- La formation, au terme des 3 années, de plus de 90 000 jeunes ruraux aux techniques de production et de transformation des produits agricoles.

Monsieur Papa Malick Ndour a reconnu « que le nombre d'emplois créés, à partir des "cœurs de DAC", est largement en deçà des objectifs assignés au PRODAC ». À ce propos, il a déclaré que « les "cœurs de DAC" ont pour principale mission la formation et l'assistance technique et non la création d'emplois ».

Cependant, la Cour de rappeler que l’objectif global du PRODAC est de contribuer à la réduction de la précarité sociale en milieu rural par la promotion de l’entreprenariat agricole des jeunes et des femmes et qu’au titre de ses objectifs spécifiques figure « la création d’emplois par l’entreprenariat agricole dans tous les segments de la chaîne de valeurs dudit secteur... »

Par ailleurs, M. Ndour s’est réjoui du fait de ne pas être épinglé par le rapport. Sur son statut Whatsapp il s’est dit, « Content et fier de voir la publication du rapport de la Cour des comptes. Pour ma gestion au Prodac, j'attends la publication d'une quelconque recommandation où la Cour qui sollicite le procureur pour l'ouverture d'une information judiciaire contre moi et/ou ma traduction devant la chambre de discipline financière pour le remboursement d'un seul centime détourné ou bien qui demande qu'on m'interdise d'exercer une fonction publique »

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