Le dialogue national inclusif au Gabon s'est officiellement terminé, le 30 avril, lors de la remise du rapport final au chef de l'État Brice Oligui Nguema.
La rencontre met fin à près d'un mois de concertations entre plus de 600 délégués représentant toutes les couches de la société. Environ un millier de recommandations ont été adoptées en vue de profondes réformes politiques, économiques et sociales.
Le président Brice Oligui Nguema a annoncé que, dans les prochains jours, un comité de surveillance et de suivi des conclusions du dialogue national inclusif sera nommé par ses soins. Selon le calendrier promis par le chef de la transition, ce comité aura un mois et demi pour rédiger la Constitution qui sera soumise à un référendum fin juin ou début juillet.
« Nous avons réfléchi le Gabon nouveau, le Gabon d'après la transition. Donc ce fut une expérience unique, une expérience historique et nous sommes donc satisfaits et heureux de ce qui s'est passé durant ces assises », s'est félicité le Dr Eric Simon Nzué Obiang, président d'une sous-commission au dialogue.
Particulièrement attendu, le rapport politique a recommandé un régime présidentiel dans la future Constitution. Dans le détail, les commissaires ont proposé la suspension de toutes les formations politiques jusqu'à la mise en place de nouvelles règles plus strictes.
La durée de la transition est, quant à elle, maintenue à deux ans avec un an de sursis en cas de force majeure. D'autres recommandations sur la souveraineté et l'immigration, privilégiant les intérêts des Gabonais, la future politique de préférence nationale, ont été proposées.
En effet, les candidats à la présidence devront être nés de père et mère gabonais. D'ailleurs, le ministère de l'Intérieur sera de nouveau chargé d'organiser les élections. La fin également du bulletin unique qui avait fait polémique l'an dernier. Il faudra aussi être Gabonais d'origine pour être au gouvernement, marié à un Gabonais ou une Gabonaise d'origine pour certains ministères sensibles, comme l'Intérieur ou les Affaires étrangères.
Sur le plan économique, les participants ont demandé à redéfinir la politique industrielle du pays tout en privilégiant les mines, le bois et valoriser les productions locales, donner la priorité aux petites et moyennes entreprises des nationaux et nationaliser la sous-traitance.
Côté social, les participants ont proposé une politique volontariste de la formation professionnelle, l'autonomisation des budgets des universités et la hausse des budgets et infrastructures de santé.
Le calendrier post-dialogue national inclusif prévoit la mise en place d'une assemblée constituante qui va permettre de rédiger la future Constitution de la République gabonaise. Cette constitution sera soumise à un référendum au peuple gabonais en juin 2024.